CAPRICORNE
Deliah

Recenser toutes les influences d’Andreas particulièrement foisonnantes dans ce tome empruntant à la bande dessinée américaine, mais aussi à son cinéma et à se la littérature peut s’avérer un exercice plaisant mais qui ne rendrait pas entièrement compte du travail de l’auteur. Car ce qui est passionnant c’est comment Andreas parvient à les intégrer, à les faire fusionner pour construire la charpente de son récit. Comme une gigantesque et infernale partie d’échec qui se met progressivement en place, les pièces s’avancent une à une. On retrouve donc dans ce tome deux personnages de Rork : Deliah Darkthorn et le charismatique mercenaire au damier, Manga.

Avec ce troisième volet consacré, comme son titre le laisse présager, à Deliah Darkthorn, Andreas assoit la dimension mystique de son récit qui ancre dès lors la « structure primaire » du feuilleton (un tome = une histoire avec début et fin + épilogue de relance) dans une « structure secondaire » plus vaste. La filiation de Capricorne avec Rork se renforce (sans qu’elle gène pour autant les lecteurs qui n’auraient pas lu cette dernière) et offre ainsi une saveur toute particulière. Et ce, notamment à la toute fin, quand de loin, on aperçoit la première rencontre entre Rork et Low Valley…

Plus que jamais, Capricorne est un récit qui se lit mais aussi et surtout qui se regarde. Andreas conçoit sa narration par le texte et le dessin : à découvrir en guise d’épilogue, l’identité du directeur du « Dispositif », ainsi que celle du maléfique Mordor Gott…

Par melville, le 24 février 2013