CAPTAIN BRITAIN
The lion and the spider
(Super Spider-Man & Captain Britain Weekly 239 à 247 + Marvel Team-up 65 et 66 + Hulk Comics Weekly 1, 3 à 30)
Trois parties dans ce troisième recueil. Tout d’abord, Captain britain affronte un richissime ermite complètement fou, qui s’est entouré de machines destructrices. Ensuite il rencontre pour la première fois le Slaymaster (qui recroisera sa route bien plus tard). La deuxième partie voit la première apparition, aux côtés de Spider-Man, du héros anglais dans un comics us. Et, finalement, il y a le début de la saga avec le Black Knight, un autre personnage bien anglais. Pour l’occasion il devra affronter Mordred et voyager dans le temps…
Par fredgri, le 10 mai 2010
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Notre avis sur CAPTAIN BRITAIN #3 – The lion and the spider
Progressivement, la flamme s’épuise et l’équipe US de Marvel aura beau faire le personnage de Captain Britain ne décolle pas vraiment. Il manque de plus en plus de charisme, en fait. Chacun de ses combats s’éternise et se construit exactement de la même façon, il subit une série de cuisantes défaites, il virevolte par-ci par-là pour retrouver son adversaire et finit, in extremis par lui mettre une raclée. En somme il fait un peu penaud, d’autant que les personnages secondaires sont de plus en plus mis à l’écart pour ne devenir que des silhouettes. Marvel US avait espéré, un temps, que la sauce prendrait, mais que nenni !
En Novembre 77 les aventures de Captain Britain s’arrêtent une première fois. Marvel demande tout de même à Claremont, le créateur du personnage, de tenter un dernier coup de comm’ en faisant croiser le super-héros anglais et Spider-Man, le temps de deux excellents numéros de Marvel team-up (dessinés par un Byrne alors au sommet de sa gloire).
Même si l’impact ne sera pas ce qu’il aurait du être (en terme de vente, à l’époque, ces deux numéros ne sortiront pas du lot, le côté "exotique" du personnage générant un peu la curiosité, mais sans plus), il aura au moins permis d’intégrer le personnage à l’univers de base et de provoquer quelques réactions.
En effet, un an plus tard, alors que le personnage a complètement disparu des librairies, le jeune éditeur Dez Skinn décide de lancer au sein de Marvel UK un magazine en noir et blanc entièrement exécuté par des jeunes auteurs anglais. Il y aura Hulk par Gibbons, Nick Fury par Steve Dillon ou encore Night Raven par Dave Lloyd, mais surtout il demandera à Steve Parkhouse de prendre en main le Black Knight et d’y amener Captain Britain en retravaillant le concept et le personnage. (Il aura la même démarche quand il lancera quelques années plus tard le magazine Warrior, avec les Miracleman et les V for Vendetta de Moore)
Cette fois, le principe n’est pas le même. Il n’est pas question d’impacter tout de suite les personnages, mais de construire une intrigue sur la durée, en épaississant les personnages, en leur donnant une vraie texture et en les sortant de leur créneau habituel. Le cadre devient très vite celui de Camelot et le lecteur se retrouve en pleine fantasy.
Tout de suite, cette différence d’approche est impressionnante. La qualité du strip scénarisé par Parkhouse et dessiné par Stroke/Neary est vraiment exceptionnelle, à tel point qu’en comparaison, les histoires précédentes manquent sérieusement de personnalité, d’audace. Ce que va mettre en place Parkhouse va permettre ensuite de faire vraiment évoluer le personnage et son univers.
Ce troisième volume est donc vraiment un volume de transition. Le personnage n’est pas encore celui qu’on connait maintenant, mais il commence déjà à évoluer et à perdre son côté "jeune étudiant réplique de Peter Parker" pour devenir un homme d’action qui prend des initiatives et qui n’est pas si balourd que ça. Les différentes parties ne se lisent pas de la même façon. On survole rapidement la première, la seconde donne l’impression d’une pause très agréable, tandis que la dernière s’apprécie comme un excellent dessert.
Le prochain tome verra donc la conclusion de la saga par Parkhouse, ainsi que l’arrivée de Alan Davis et un plus tard de Alan Moore. Une lecture indispensable à n’en pas douter.
Par FredGri, le 10 mai 2010