CARNET D'AUTEUR
Bruno Maïorana

Artistiquement parlant, les séries Garulfo et D ont un point commun, le trait incomparable de leur dessinateur : Maïorana.
Recherches de couvertures ou de personnages, work-in-progress, ex libris… le tout agrémenté de commentaires lucides sur ses méthodes de travail et sur un monde du 9ème art qui pourrait presque parfois le désabuser, (re)découvrez en un carnet de croquis les différentes facettes de l’univers onirique de Bruno Maïorana !

Par Matt, le 19 novembre 2013

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Notre avis sur CARNET D’AUTEUR # – Bruno Maïorana

Si on se plaint parfois (voire souvent…) de la qualité de l’album qu’on tient entre les mains, il en est d’autres qui nous donnent l’impression d’avoir découvert le Saint Graal. De par la qualité de l’histoire qu’on découvre bien sûr, mais aussi par la qualité du travail d’un dessinateur qui nous émerveille à chaque page tournée. Un émerveillement créé par la précision d’un trait, la richesse des détails, la maitrise de ses personnages et des décors…

Et si la bande dessinée franco-belge compte de nombreux talents, il y en a un qui, tout particulièrement, a su subjuguer les amateurs de BD grâce à la série qu’il a co-réalisé avec le scénariste Alain Ayroles, j’ai nommé l’incontournable Garulfo et son dessinateur : Bruno Maïorana.

C’est en 1995 que les lecteurs découvrent Garulfo, une série narrant l’échange fortuit de personnalités entre un prince imbu de lui-même et une grenouille candide, avide de découvrir un monde qu’elle idéale et dont elle ne soupçonne pas un instant les pièges.

Si le succès de cette saga en 6 tomes tient à l’alchimie parfait entre le travail des deux hommes, Snorgleux Editions donne aux lecteurs l’occasion d’en savoir un peu plus sur les méthodes de travail de Bruno Maïorana. L’auteur nous ouvre ici une véritable malle aux trésors dans laquelle se pressent pêle-mêle des recherches de couvertures pour les différents tomes de sa série et des études d’un personnage incontournable de la série : l’ogre.
Le lecteur sera tout particulièrement subjugué par la présence de work-in-progress commentés, montrant si l’on en doutait encore toute la complexité et la minutie du travail effectué pour parvenir à la planche finale de l’album qu’on a dévoré quelques années auparavant.
Quelques illustrations, travaux de commande ou ex-libris viennent compléter cette première partie consacrée au travail réalisé autour de Garulfo. On en retiendra entre autres la faculté pour l’auteur de dégager de ses dessins une puissance visuelle incroyable qui nous submerge, nous enchante ou nous dérange selon le personnage choisi.

Mais Bruno Maïorana ne saurait être résumé à cette seule série, puisque ce dernier travaille actuellement sur le troisième tome de D. La deuxième partie du carnet y est tout particulièrement consacrée. Elle met plus particulièrement en valeur le travail d’encrage de l’auteur à travers une galerie très enrichie constituée de recherches de personnages masculins et féminins, et représentés sous forme de portraits.

Le tout est accompagné de commentaires de l’auteur qui retrace non sans nostalgie et admiration non dissimulée pour certains de ses pairs, l’origine des dessins dont on se délecte, ainsi que les démarches artistiques qu’il a pu entreprendre, tant dans le matériel choisi que dans les choix de représentation des scènes qu’il soumet à notre regard. Ces écrits laissent également volontiers transparaitre la désillusion de Bruno Maïorana face à l’évolution que connait le monde de l’édition, ses imperfections pour ne pas dire plus…

Ce carnet de croquis n’est pas simplement un must-have pour les fans du travail de Bruno Maïorana, il est également l’occasion de découvrir toute la qualité des travaux préparatoires nécessaires à la réalisation de ses albums, et bien sûr une véritable porte d’entrée sur son univers.

Par Matt, le 19 novembre 2013

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