Carnet de route dans le désert tchadien

 
Ennedi, la beauté du monde retrace, en textes et en peintures, le périple qu’ont fait dans cette région du Tchad, pendant une dizaine de jours, les deux auteurs Pascal Villecroix et Joël Alessandra. Accompagnés par des guides locaux, ils ont quitté N’Djamena la capitale pour s’enfoncer dans le désert, jusqu’à ces dunes parfaites comme seuls savent en sculpter les vents et jusqu’à d’insoupçonnés lacs qui, par leur existence, prouvent que le désert n’est jamais complètement nu et qu’il y a toujours quelque chose sur quoi s’émerveiller, même (voire surtout) là où on s’y attend le moins !
 

Par sylvestre, le 21 juin 2012

Notre avis sur Carnet de route dans le désert tchadien

 
Ici la photo d’une carte géographique, ici une série de timbres ou ici un tampon administratif… Quelques éléments comme ceux-là donnent ses galons de carnet de route à cet ouvrage, mais plutôt que ces preuves concrètes, ce sont principalement les dessins et les aquarelles de Joël Alessandra qui font la partie graphique du livre, aux côtés de textes documentés ou impressionnistes de Pascal Villecroix.

Ennedi, la beauté du monde a un format carré assez petit (un peu plus de 21cm de côté) mais les réalisations de Joël Alessandra sont plus d’une fois déclinées sur des doubles pages, tendant au mieux à restituer aux paysages représentés (désertiques et relativement vides) cette majesté qu’ils doivent avoir dans l’œil de celui qui les embrasse dans la réalité.

Comme le désert n’est pas qu’horizontal dans cette région du Sahara, vous verrez que l’exercice de peinture de l’artiste n’est pas qu’astuces pour rendre moins lassante ce qu’on pourrait imaginer être une triste topographie sablonneuse : en plus de ces visuels qu’il a dessinés du désert "image d’Épinal", Joël Alessandra diversifie ses capture en offrant à nos yeux des gens, des habitations, des véhicules, des animaux ou encore d’autres improbables objets qui ont pu retenir son attention et le mener, avec son acolyte, à certaines réflexions. Au milieu d’un univers totalement différent de celui auquel on a l’habitude, les manières d’être, de voir et de penser changent. Réaliser un tel carnet est en quelques sortes un moyen d’essayer de fixer les impressions du moment ; le décalage est bien visible pour le lecteur !

Un des intérêts majeurs de ce témoignage est donc, vous l’aurez compris, que l’Ennedi n’est pas à proprement parler une destination touristique très courue. Nos ambassadeurs font donc avec la passion d’heureux élus leur rapport tantôt didactique, tantôt poétique ou tantôt pratique. On sent dans les textes la volonté de louer les trésors de cette région méconnue sans toutefois inciter les gens à s’y ruer. L’explorateur comblé est souvent détenteur de secrets qu’il voudrait éventuellement taire, mais il est forcément heureux aussi de les partager avec ceux qui savent s’ouvrir pour les accueillir. Si vous figurez parmi ces derniers, nul doute que le voyage vous plaira : il existe encore des lieux préservés en ce monde, et les auteurs, aux éditions La Boîte à Bulles, vous en font découvrir un.
 

Par Sylvestre, le 21 juin 2012

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