Carnet de santé foireuse

Pozla souffre depuis longtemps de maux de ventre très pénibles et douloureux, mais à chaque consultation on lui rabâche que c’est psychosomatique, qu’un petit traitement devrait tout régler tranquillement… Puis en insistant, un jour il découvre qu’il souffre en fait de la maladie de Crohn (sans entrer dans les détails, il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique du système digestif)… Commence alors un long et difficile parcours du combattant, passant d’un traitement à un autre, d’un séjour hospitalier à quelques retours à la maison… Petit à petit, Pozla témoigne de son calvaire avec ses crobars pris sur le vif et d’autres planches à rebours plus explicites, il nous raconte les jours qui passent, les visites rafraîchissantes, le stress, la douleur…

Par fredgri, le 23 septembre 2015

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Notre avis sur Carnet de santé foireuse

… On peut ainsi "vivre" par procuration cette expérience très éprouvante, voir les questionnements, ce que Pozla ressent, ce qu’il endure au fil des jours…

Le dessin est de plus particulièrement expressif, il suit les humeurs et les doutes de l’auteur, se tord dans la douleur, se gonfle ou se ressert pour exprimer la sensation du moment et c’est très explicite. Pozla expose ainsi ce quotidien sans complexe, avec une sincérité et une autodérision désarmantes. Et malgré certain moments très tendus, on en vient même à sourire, oubliant parfois que dans tout ce qui nous est raconté il n’y a franchement pas grand chose de drôle !!!

Et c’est certainement tout le charme de cet imposant volume de plus de 350 pages, entre carnet de route, confidences et témoignage clinique ! Pozla se dévoile sans fard, nous racontant son odyssée en milieu hospitalier, ses rapports avec les médecins, avec les infirmières, conscient de souffrir d’un mal qui dégénère, difficile à contenir, à complètement éradiquer, qui va laisser des lésions qui vont le forcer à s’adapter… Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’adopte pas de position larmoyante, il se moque gentiment de lui même, loue le bonheur de retrouver sa femme et sa fille, de profiter des petits moments simples… On se prend vite de sympathie pour ce malade qui ne baisse jamais les bras, qui veut savoir, qui accepte de suivre toutes les pistes qui se présentent, même les voies alternatives !
C’est une très belle leçon de vie qui se développe devant nous, au fil des pages.

Alors, bien sur, on n’échappe pas aux moments plus sombres, plus anxiogènes, le graphisme se transforme en cauchemars, il se charge de petits traits, de formes intestinales qui recouvrent l’artiste, tandis que les corbaques commentent ses allers et venues à l’hosto, mais il réussit à s’en échapper suffisamment tôt à chaque fois !

Ce témoignage est intéressant, car il ne cherche pas à embellir non plus la réalité, ni même à se faire de film… Toutefois, Pozla ne veut pas se laisser aller… Il décrit ce qui lui arrive, il explique les soins proposés, ce qui se passe dans son ventre, pourquoi tel traitement est nécessaire. C’est raconté très subtilement, avec les figures familiales qui viennent se glisser entre les pages, comme des bouées de secours, des bouffées d’air frais !

C’est certes drôle, mais c’est surtout touchant et même émouvant !

Un très bel album, vibrant portrait d’un malade concerné, que je vous conseille de découvrir sans plus attendre !

Par FredGri, le 23 septembre 2015

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