Carole

Clément suit une psychanalyse depuis un an, mais sans vraiment s’y investir. Il est pourtant obsédé depuis petit par la question de l’identité, se demandant pourquoi il était lui, pourquoi cette époque et cet endroit. Et ces questions semblent le tarauder de plus en plus sans qu’il ne comprenne pourquoi.

Son psy, apprenant que Clément est d’origine arménienne et qu’il a quitté la Turquie dans les années 1950 pour ces raisons, l’incite à interroger ses grands-parents. Il explique que les traumatismes se transmettent parfois de générations en générations, même sous couvert des non-dits. 

Clément en parle à son frère Robin, qui est un grand voyageur. Ce dernier a été plus curieux que lui. Il sait, par exemple, que leurs grands-parents ont eu une première fille, Carole, née en Turquie, qui est décédée peu de temps après sa naissance. Il apprend aussi à Clément que la famille a voulu se recueillir sur la tombe de Carole dans les années 1990, mais qu’ils ne l’ont jamais retrouvée. 

Clément, marqué par ces révélations, décide d’en parler aux grands-parents et propose à son frère de partir à Istanbul pour tenter de retrouver la tombe de Carole.

Par legoffe, le 9 juillet 2023

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Notre avis sur Carole

Après l’excellent BFF, c’est seul que Clément C. Fabre se lance dans un nouvel ouvrage. Il faut dire qu’il a choisi d’évoquer des faits très personnels. Il n’a pas hésité à dévoiler son histoire, ses tourments et cette quête familiale particulièrement intime. 

L’auteur se livre avec une sincérité qui marque le lecteur. L’émotion n’en est que plus grande. Sur un sujet aussi difficile, et des témoignages qui oscillent entre présent et, parfois, passé, Clément C. Fabre garde un cap et une cohérence, que ce soit dans le ton ou le propos. 

Les drames personnels de la famille côtoient la grande Histoire à travers des évocations subtiles, afin d’éviter de briser ce fil intime qui s’est tissé dès les premières pages.

Cette thérapie, qui passe par un voyage en Turquie, dévoile une culture et un pays sans préjugés, ce qui est aussi remarquable. On sent l’auteur tiraillé par les sentiments. Il pense à tout ce que cette terre a enlevé à ses grands-parents, mais il n’en a pas moins de l’admiration pour les beautés qu’elle recèle. 

La délicatesse du récit se retrouve aussi dans les dessins, avec ce coup de crayon très vivant, faussement imprécis, qui donne des visages et des paysages très beaux. La douceur des couleurs vient parfaire l’ensemble. Un bel ouvrage, donc, pour les lecteurs en quête d’un récit profondément intimiste.

Par Legoffe, le 10 juillet 2023

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