CATAMOUNT
La jeunesse de Catamount

En 1870, partis de Boston, Samuel Osborne et sa petite famille ont, à la suite d’une roue cassée, pris du retard sur la caravane qui doit les amener au plus près de la rivière Niobrara dans le Wyoming. Tout en tentant de rattraper leur retard, ils s’aperçoivent bientôt que dans la plaine, un gros incendie s’est déclaré. Samuel, s’en étant rapproché, découvre les corps sans vie de tous ses compagnons que lui et sa famille devaient retrouver. Consternés par cette vision d’horreur, ils échouent à la tombée de la nuit sur le bord d’une rivière et tentent de trouver le sommeil. Un bruit provoqué par un catamount permet à Samuel de découvrir un bébé, seul survivant du carnage, que le félin avait emporté pour le dévorer. De suite adopté par la famille Osborne et surnommé Catamount, le petit garçon est promis à moult aventures, à commencer par celle concernant le sinistre Black Possum, à l’origine de la perte de ses parents.

Par phibes, le 20 avril 2015

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Notre avis sur CATAMOUNT #1 – La jeunesse de Catamount

Nouveau venu dans l’univers de la bande dessinée, Benjamin Blasco-Martinez fait une entrée pour le moins remarquée. En effet, sous le couvert des éditions Physalis, ce dernier se fait fort d’adapter un des écrits réalisés par Albert Bonneau, romancier contemporain dont les aventures de Catamount l’ont pour le moins inspiré (plus d’une soixantaine de nouvelles). Pour cela, il nous plonge en pleine conquête de l’Ouest, dans les aventures tumultueuse d’une famille de colons qui a décidé de s’installer sur les rives d’un fleuve du Wyoming.

Force est de constater que ce premier album a quelque chose d’alléchant. Renouant avec le western des années avant seconde guerre, l’artiste nous propose un récit certes assez conventionnel de par son déroulement mais purement captivant dans ces circonvolutions. Un indien méchant, un héros revanchard encore un peu vert mais déjà plein de ressources, un mentor empli de sagesse, une belle jeune fille à kidnapper, des sentiments… bref, tous les ingrédients qui font recette parmi tant d’autres, sont réunis pour mettre en avant une équipée à la sauce de l’Ouest sauvage prometteuse et emballante.

On lui saura gré de la tonalité générale de ce premier opus qui démontre que Benjamin Blasco-Martinez sait diversifier son scénario de façon à semer l’horreur et à éveiller la violence quand il le faut, à jouer sur les émotions, à utiliser un certain humour et à employer une bonne dose d’actions à coups de plombs et de couteaux. Aussi, les protagonistes étant charismatiquement convaincants, on se laisse porter par leurs péripéties qui ne manquent ni de surprises ni de punch. On appréciera certains clins d’œil judicieux comme par exemple celui concernant le capitaine du 7ème de cavalerie Clark (des Tuniques bleues) tendant à faire penser que l’auteur ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux.

La partie graphique possède un attrait indéniable et prouve, par ce biais, que l’auteur a plusieurs cordes à son arc. Au niveau du trait, l’on peut concéder que l’artiste a du potentiel et qu’il sait déjà le mettre en évidence. Le réalisme de son univers pictural associé à un encrage appuyé nous assure d’une illustration très profitable pour cette aventure sauvage. A cet égard, sous cette plume aguerrie, l’artiste sait amener la violence la plus crue et en parallèle la douceur. L’effigie des personnages est aussi très soignée, rendant ainsi ces derniers particulièrement authentiques. L’on saluera également la colorisation avertie du dessinateur, au travers d’effets lumineux très complémentaires.

Une ouverture sur l’univers aventureux d’Albert Bonneau très réussie. Une première équipée dynamique de l’Ouest sauvage qui introduit profitablement le jeune Catamount et sa famille et qui donne envie de lire la suite de leurs péripéties.

Par Phibes, le 20 avril 2015

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