Catherine de Medicis

L’influence de Catherine ne commencera réellement à se faire sentir qu’à partir du moment où elle va assurer la Régence du royaume. Ses talents de négociatrice seront tout au long de sa vie, au service de la France, composant sans relâche avec les diverses factions qui menacent sans répit de s’entretuer, les deux plus importantes étant bien entendu composées des plus ardents défenseurs du catholicisme et du protestantisme.
Les deux coscénaristes sont parvenus à rendre l’ambiance de cette époque plus que troublée en rendant enfin justice à cette maitresse femme qui, accablée par le funeste destin de sa famille, sut toujours mettre en avant l’intérêt du royaume.
Sans aller dans l’excès de simplification, ils parviennent à nous replonger dans ces années de disgrâce, de complots, d’assassinats et de guerre et à nous en faire appréhender les mécanismes complexes tant ils sont liés aux convictions des personnages qui font cette histoire.
Mathieu Gabella et Renaud Villard ne cherchent pas à réhabiliter Catherine de Médicis, mais à apporter un regard plus ouvert sur son règne et sur son rôle durant les règnes de ses fils. Les choix qu’elle fit, les compromissions qu’elle fut obligée d’accepter sont le fruit d’une intelligence éclairée de la politique et de la grandeur du royaume.
Un scénario qui s’inscrit totalement dans un récit de bande dessinée, avec une intrigue prenante et des personnages forts et totalement humains dans leurs actes.

La mise en image de Paolo Martinello a qui l’on doit notamment la superbe série 3 souhaits colle parfaitement à ce récit en costume où l’ambiance sombre et lourde de cette seconde partie du seizième siècle est éclairée par les visages des protagonistes, sans parti pris de bons et de méchants.

Un récit historique complété par un cahier didactique qui donne envie d’aller creuser un peu plus dans les derniers ouvrages publiés sur Catherine de Médicis.

Par Olivier, le 5 janvier 2016