CE QUE CÉCILE SAIT Journal de sortie d'inceste

Ce qu’on sait, quand on a entre les mains ce roman graphique, c’est que ça parle de l’inceste.

Alors oui, ce n’est pas évident de se dire que sur 254 pages, on risque de se confronter à une histoire triste, à de la violence, à la maltraitance d’une enfant.

Ce que l’on ne sait pas, c’est que Cécile Cée, qui publie ici son premier ouvrage, nous fait le cadeau de son histoire.

Au travers d’un dessin très enfantin, dont on perçoit le sens au fil des pages, au travers des récits de son enfance, elle nous amène à suivre le même chemin que celui qui lui a permis de sortir de l’amnésie traumatique.

Cet ouvrage se base également sur des recherches, des écrits et podcast. CC fait référence au travail de Dorothée Dussy ou de Muriel Salmona, et s’appuie sur les travaux de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l’Inceste et les VIolences Sexuelles faites aux Enfants), soit une base documentaire solide.

Au travers de son travail, on comprend que l’inceste a une dimension politique.

On apprend à décoder les mécanismes de l’inceste, et du système qui lui permet de perdurer, notamment dans le chapitre qu’elle consacre à Gainsbourg, ou l’inceste le plus médiatisé de France.

Peut-être que vous aurez envie de fermer le livre, trouvant trop difficile de vous questionner comme elle nous amène à le faire, sur vous, vos proches, votre histoire, mais résistez ! Tenez bon !

Pourquoi ? Parce qu’en France, 160000 enfants sont victimes de violences sexuelles et notamment d’inceste, et que s’il y a des victimes, il y a des agresseurs.

Nous devons à ces enfants de garder, tous, les yeux et les oreilles ouverts pour les entendre, les voir, et ainsi les comprendre quand ils tenteront de nous montrer leur détresse.

Par Angelh, le 25 novembre 2024