Ce que les corbeaux nous laissent

Normandie, IXème siècle. Tarik et Aldarik grandissent paisiblement auprès de leur mère Galswinthe. L’assassinat d’Aldarik bouleverse cette quiétude, Tarik grandissant alors avec l’espoir de se venger un jour. Quant à Galswinthe, le deuil est lui aussi compliqué. Elle se réfugie alors dans l’étude de parchemins pour trouver comment guider Aldarik dans l’au-delà.

Par v-degache, le 11 septembre 2024

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Notre avis sur Ce que les corbeaux nous laissent

Ce que les corbeaux nous laissent est la première BD de Sophie Leuiller, dont elle signe scénario, dessin, couleurs, et ceci sur 160 pages ! Et disons-le tout de suite, ce coup d’essai dans le 9ème Art pour celle qui travaillait dans l’illustration de romans jeunesse, et comme character design pour le cinéma d’animation et le jeu vidéo, est une réussite !

Cette ambitieuse BD nous emmène dans la Normandie médiévale du IXème siècle. Nous y suivons Galswinthe, maman de deux enfants, Tarik et Aldarik. L’assassinat de ce dernier vient bouleverser le bonheur familial, plongeant son frère dans une infinie tristesse, rongé par la culpabilité, sa mère se persuadant quant à elle que son fils décédé n’a pas pu rejoindre le royaume des morts…

La volonté de vengeance va obnubiler Tarik, mais S. Leuiller construit un récit beaucoup plus complexe, plein d’humanité, de sensibilité dans les relations qu’elle construit entre ses personnages, sondant l’intime, malgré des scènes d’action rondement menées ! Le deuil est présent à chaque page, l’image de ce fils et de ce frère tragiquement disparu hantant Galswinthe et Tarik. L’auteure fait graphiquement preuve de beaucoup de maîtrise, produisant des planches dynamiques et aérées, mais aussi poignantes et émouvantes. Le texte s’efface lorsque le dessin suffit à la narration. Le résultat est que l’on dévore d’une traite l’ouvrage, jusqu’au dénouement final.

Bien que les terres normandes soient assez éloignées de la Mongolie, les thématiques abordées font penser au Buyan des frères Etxeberria et d’Aritz Trueba, quant à la profondeur des personnages principaux et à l’émotion qui s’en dégage, la force narrative d’un Timothé Le Boucher n’est pas loin !

Lisez sans hésiter ce premier album et découvrez cette nouvelle venue dans le petit monde de la BD ! Ce que les corbeaux nous laissent est un ouvrage puissant, de ceux qui marquent et que l’on n’oublie pas !

Par V. DEGACHE, le 11 septembre 2024

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