CELLULE POISON
Qui suis-je?

Pratiquement un an après le premier tome des aventures de la Cellule Poison et de Claire sa ravissante policière, force est de constater que beaucoup de choses se sont déroulées. Et je ne saurais vous recommander de vous replonger dans le premier tome pour totalement profiter de ce nouvel opus. Car ce nouvel épisode nous replonge directement dans le premier tome. Certes la chronologie des chapitres peut sembler décousue, mais cela donne un effet à la Pulp Fiction très réussi. Et même avec ce petit défaut, qui fait son charme, la lecture est très aisée et linéaire quand on fait l’effort de redécouvrir les 100 pages du premier opus.

Côté dessin, j’avais découvert le travail de Laurent Astier avec Cyrk, mais je n’avais pas accroché à cette série, puis il y a eu Aven, avec son trait réaliste, et avec Cellule Poison, il montre une autre facette de son style. Graphiquement, son trait ressemble un peu à celui sur Aven, mais le traitement des couleurs est radicalement différent. Ici ce sont des planches où seules deux couleurs en dégradé dominent, donnant un subtil jeu de contraste entre les parties claires et obscures.
Il me semble impossible de décrire différemment le dessin et le scénario tant ces deux éléments n’ont jamais été si proches et interpénétrant pour décrire non pas une simple histoire d’infiltration, mais ni plus ni moins que l’état d’esprit de l’héroïne de la série. Clara/Claire est en totale perdition et tout cela se retrouve dans le traitement de l’album lui-même.

Certes au premier abord on peut être décontenancé, cela fut mon cas avec le premier tome ou j’ai plusieurs fois reposer l’album avant de l’acheter, mais une fois pris au jeu on ne peu plus décrocher de cette histoire. Même s’il s’adresse à un public averti, Cellule Poison est sans conteste une grande réussite, une expérience narrative inédite.

Par Eric, le 9 avril 2007