CERCLES D'AKAMOTH (LES)
L'archange noir

"L’archange noir" est le dernier opus de cette série menée tambours battants par des auteurs en pleine possession d’un de leur sujet de prédilection, le thriller ésotérique. Nous retrouvons l’inspecteur Harris, personnage caractériel recherché pour l’assassinat de sa femme et sa fille. De même, Ann, dissidente angoissée du groupe initiatique, poursuit son association avec le policier. Enfin, Raquel, la journaliste de Channel 9, avide du scoop médiatique, se range du côté de l’enquêteur pour produire un reportage circonstancié sur les méthodes dissimulées de la nouvelle alliance.

C’est d’abord sur une nouvelle désarmante que débute le présent récit puisqu’il est question du décès du personnage principal. L’atmosphère se plombe immédiatement. Grâce à une pirouette scénaristique, un large flash-back va nous faire comprendre comment on est arrivé à une telle situation. Dans un rythme effréné qui ne fléchit à aucun moment, au bord d’une folie destructrice perceptible, on suit le groupuscule anti-"nouvelle alliance" glaner au fil d’investigations peu communes des indices tendant à nous faire comprendre le but inavoué de cette secte.

Cet épisode est celui des révélations. La société initiatique fait l’objet d’un décorticage en règle et s’ouvre à nous, démantelée, dans un agencement qui donne froid dans le dos. On comprend enfin le but ultime recherché qui éclate en pleine figure lorsque nos investigateurs pénètrent une salle immense du repère de la secte. Par ailleurs, les rites vaudous apportent enfin dans un maelström graphique le réconfort d’une part et les réponses tant attendues de l’autre. Enfin, les apparitions du spectre trouvent leur signification et leur origine. Tous ces éléments convergent vers une conclusion définitive dont une partie malheureuse nous est dévoilée en premier lieu.

Emmanuel Michalak conclut son association avec Michaël Le Galli d’une manière fort appréciable. Son style de dessin fait mouche et agite frénétiquement la lecture. L’animation est bien ressentie et la folie meurtrière ambiante se dégage intelligemment au travers des courses poursuite. Par ailleurs, l’impression de possession dans les rites vaudou est largement renforcée par les textes d’incantation disséminés dans les planches noircies pour la circonstance. La vision pleine page de l’antre de la "nouvelle alliance" est bluffante et caractérise bien cette oppression que l’on ressent sur les quatre volumes.

Je ne peux que conseiller la lecture de cette excellente série "Les Cercles d’Akamoth" qui nous offre une vision terriblement manipulatrice d’une secte dans un bouquet d’actions et de situations des plus oppressantes, et qui saura vous envouter à l’image de la couverture de ce tome 4.

Par Phibes, le 4 mai 2008