CEREBUS
Cerebus
(Cerebus 1 à 25)
Cerebus est un étrange animal parlant (un "oryctérope", souvent appelé aussi "cochon de terre") qui sillonnent au début de l’album le pays en quête d’aventure, de coups fourrés et d’occasion de se battre, vendant ses services aux plus offrants. Il a la réputation d’être irréscible, très bon soldat, très ingénieux, mais avec une légère tendance misogyne. Cerebus est très calculateur et sur de lui. ce qui va l’amener dans des situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres.
Au grès de ses voyages, il va rencontrer l’impétueuse Red Sophia, la belle Jaka, Lord Julius le souverain mégalo de Palnu, The Cockroach, Woman Thing etc.
Par fredgri, le 10 janvier 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9780919359086
Notre avis sur CEREBUS #1 – Cerebus
Présenter Cerebus est une chose assez compliquée en soi, tant ce projet est complètement hors norme et inclassable ! Véritable série culte aux US, l’œuvre de Dave Sim est pratiquement inconnue en France, notamment. Malgré tout, ce Cerebus mérite très largement d’être reconnu et lu, espérons que la traduction du second volume chez Vertige Graphique saura attirer l’œil d’un lectorat amateur de Bande Dessinée indépendante et personnelle.
Dave Sim créé Cerebus en s’auto-publiant dès 1977, faute d’avoir trouvé un éditeur intéressé par son approche. Bien qu’au départ, les histoires se cantonnent à simplement parodier Conan et son univers, tout en adoptant un style graphique très inspiré par Barry Windsor Smith, progressivement, tout au long de ces 525 pages, le trait de Sim se précise et s’épure tandis que les scénarios trouvent rapidement leur propre voix. Certes il faut quand même passer le cap des 100/150 premières pages sans grands intérêt, si ce n’est quelques très bons dialogues et quelques trouvailles particulièrement bien vues (Red Sophia et Jaka en tête). Mais quand on se laisse bien prendre au jeu, on découvre, petit à petit, l’auteur qui se révèle, qui entre dans des histoires plus fouillées, plus originales, qui entraîne sa "créature" dans de intrigues réellement plus profonde qu’au début.
Et c’est justement dans les deux derniers tiers que la plume de Dave Sim s’aiguise vraiment, le personnage de Cerebus s’affine, prend toute son ampleur en développant un amour pour la manipulation, pour les intrigues politiques, pour tout les moyens qui peuvent l’amener à s’enrichir tout en gagnant du pouvoir. Mais voilà, il semble abonné aux coups du sort et chaque fois c’est la queue entre les pattes qu’il doit s’éloigner vers une nouvelle destination. Mais ça n’est pas si simple. Car voyez-vous, Dave Sim devient certes un excellent dessinateur au fil des pages, mais surtout il est un dialoguiste d’une très grande finesse, et c’est réellement de ce point de vue là que Cerebus gagne à être lu. Tout au long des planches les différents échanges entre les protagonistes permettent non seulement de créer des scènes d’anthologie (les dialogues avec Lord Julius, avec Cockroach, ou même pendant le fameux numéros "Mind Game"…), d’amener un humour qui fonctionne tout de suite, plein de sous entendus, de cynisme, d’ironie, mais en plus l’auteur va aussi très loin dans son appréhension du cadre social dans lequel évolue son héros (notons quand même que c’est avec High Society qui va suivre que la série va réellement prendre son envol).
Bien sur, tous s’accordent pour reconnaître que ce premier volume, qui regroupe les 25 premiers numéros de la série, n’est qu’une sorte de galop d’essai. Il faut quand même signaler qu’à l’issu de ces deux premières années Dave Sim décréta que sa série ferait 300 numéros, qu’il savait parfaitement ou il allait, et donc qu’il lui fallait désormais tracer sa route, tranquillement (la série s’est terminée en 2004). Il allait ainsi marquer l’histoire du comics indépendant à plus d’un niveau. non seulement parce qu’à ce jour il est le seul à avoir mené un tel projet sur la durée, en s’auto-publiant entièrement, tout seul (il sera aidé pour les décors par Gerhard, à partir du 65). Cette expérience lui fera prendre assez tôt position pour les droits des auteurs, devenant un des membres les plus imminents du Comic Book Legal Defense Fund… Tout au long de ces "aventures" il va prendre un certain nombre de positionnements, il va créer la polémique en tenant des propos, par le biais de Cerebus, assez controversés (pas la peine de développer ça ici, ça n’a pas grand chose à voir avec ce volume), allant jusqu’à se marginaliser et s’éloigner de ses confrères…
Cerebus n’est donc pas une banale série, elle est l’une des pièces majeures du panorama indépendant us, nombreux sont ceux qui se sont inspirés de cette démarche pour se lancer. Sim a posé des jalons très importants pour l’édition indépendante, il a beaucoup expérimenté, tant sur le plan créatif qu’au niveau éditorial (c’est le premier à proposer des gros volumes reprenant 25 numéros d’une série, il a d’ailleurs proposé une suscription pour le premier, ce qui lui a permis de passer outre les habituels réseaux de distribution, de se renflouer et donc de pouvoir à la fois réellement vivre de son travail, mais aussi de s’assurer un pécule important pour continuer.)
Maintenant que Vertige Graphique se lance dans la traduction de cette remarquable série, espérons qu’il y aura une reconnaissance tant critique que publique. La version française commence directement par le deuxième tome en faisant l’impasse sur ce premier volume, certes moins "vendeur" et moins abouti. Malgré tout, c’est aussi une lecture passionnante et c’est intéressant de suivre l’évolution de l’auteur. Si jamais la lecture de High Society vous accroche, peut-être pourriez-vous aussi vous tourner à un moment vers ce "prologue" !
En tout cas bonne lecture avec Cerebus !
Par FredGri, le 10 janvier 2011
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