CESAR

A la suite du départ de Marius, Fanny qui était enceinte de ce dernier s’est mariée à Panisse, le Maître-voilier, pour assurer un avenir à son fils Césariot. Vingt ans plus tard, pendant que Fanny est allée à la gare chercher son fils désormais polytechnicien, César est venu solliciter l’abbé Bonnegrâce. En effet, Panisse est au plus mal et ses jours sont désormais comptés. Lors de la visite du religieux, le malade accepte de libérer face à ses amis sa conscience et, plus tard, en tête à tête, demande au curé que la vérité sur la paternité de Marius soit avouée à Césariot à la fin de ses études. Il profite également de la venue de ce dernier pour lui parler de sa mère Fanny et de son avenir après sa disparition. Deux ans après l’enterrement de Panisse, l’abbé Bonnegrâce rend visite à Fanny afin de lui livrer le message reçu de son mari de son vivant. Il lui demande de révéler qu’il n’est pas son père via une lettre écrite de sa main. En apprenant cela, Césariot est déstabilisé et cherche en apprendre plus sur son père Marius. Après les explications de Fanny, il retrouve César pour en savoir plus qui lui révèle que son géniteur est garagiste à Toulon. Quelques jours plus tard, Césariot décide de partir chez un ami à Palavas. Mais est-ce bien son ami qu’il va voir ? Serait-ce plutôt une copine mystérieuse ou son père ?

Par phibes, le 24 mai 2024

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Notre avis sur CESAR

Sous le couvert de la collection Grand Angle de chez Bamboo, l’adaptation en la forme illustrée de la fameuse trilogie marseillaise à l’initiative du grand Marcel Pagnol s’achève avec le présent album. Après Marius suivi de Fanny (parus respectivement en 2019/2020 et, plus récemment, en mars 2024), voici donc, le fameux César, le grandiloquent gérant du bar de la Marine.

Cette histoire nous replonge dans les ambiances chantantes du sud de la France des années 30, vingt années après que Fanny et Honoré Panisse se soient mariés par convenance pour le bien-être du petit Césariot. Hormis ce dernier qui, dans le présent récit, prend toutefois une place prépondérante, c’est le patron du bar César qui est appelé à assurer tout le spectacle.

Si on n’a pas en mémoire le film éponyme réalisé à l’époque par Marcel Pagnol en 1936, on peut toujours le découvrir au travers du travail du scénariste Eric Stoffel qui signe, cette fois-ci sans son acolyte habituel Serge Scotto, une partition bien respectueuse de l’histoire du trio marseillais (Fanny, Marius et César) et du drame auquel ils vont être assujettis. Sur presque 90 pages, il trouve la justesse pour rendre captivante les péripéties au travers d’une romance on ne plus marquante par les dialogues imagés de ses intervenants.

L’émotion est bien au rendez-vous, suscitée à plusieurs niveaux, entre un amour contrarié, un drame douloureux et une quête de vérité. Les mots parlent d’eux-mêmes, via des tournures emplies de poésie chantante et de naturalité dont Marcel Pagnol est passé maître et représentent un atout considérable dans les échanges.

Victor Lepointe assure une mise en images superbement colorée de l’univers pagnolesque des plus cohérentes. Son trait qui dénote une véritable recherche en profondeur (voir le cahier en fin d’album et ses essais de modélisation en 3D), bénéficie d’un esthétisme charmeur, qui permet de consolider les péripéties dans le temps et dans les lieux. Le travail sur les personnages est également impressionnant tant ceux-ci se découvrent via des mimiques, des expressions succulentes très bien choisies qui témoignent avec adresse les caractères haut en couleurs de chacun. César, par exemple, a réellement des airs de l’acteur Raimu et nous emporte pleinement dans ses coups de gueule.

Une nouvelle adaptation de choix, qui nous offre l’occasion de replonger dans un univers provençal signé Pagnol indémodable et tellement jouissif.

Par Phibes, le 24 mai 2024

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