CEUX QUI N'EXISTAIENT PLUS
Voir Thèbes et mourir

A Alexandria, en Virginie, le Maire de la Commune a été assassiné selon un cérémonial bien cruel. Un peu plus tard, un charpentier a été également trucidé sauvagement et son téléphone a été utilisé par l’assassin pour avertir les autorités de Washington. Dans les deux cas, l’auteur de ces meurtres a laissé des énigmes à déchiffrer et également des indices en lien avec une russe, Léna Tsareva, exilée en Sibérie qui serait, d’après lui la seule, à comprendre son mode opératoire. N’ayant pas d’autres choix, la CIA décide de contacter le FSB qui mandate l’agent Droski pour rencontrer la jeune femme et l’emmener aux Etats-Unis à Langley. Lors de l’entrevue qui s’ensuit, Léna parvient à surprendre son entourage en déchiffrant une partie des indices laissés par le tueur qui auraient un lien avec la sculpture du Kryptos exposée au pied du bâtiment de la CIA. Le décodage d’une série de lettres à partir d’informations laissées lui permet de trouver un nom, celui d’une personne décédée mystérieusement dans le Missouri. Le FBI prend alors le relais et engage des investigations pour fouiller la zone où le corps a été retrouvé. Sur place, il est convenu que ces investigations ne sont pas bonnes et que les recherches doivent être effectuées ailleurs. Est-ce-que Léna pourra poursuivre le décryptage des énigmes du tueur avant qu’il ne passe encore à l’action ? Surtout que l’étau semble se resserrer autour d’elle et de son passé nébuleux…

Par phibes, le 20 octobre 2024

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Notre avis sur CEUX QUI N'EXISTAIENT PLUS #2 – Voir Thèbes et mourir

La surprenante héroïne russe du tome précédent, Léna Tsareva, qui a été prise dans la sordide machination du programme Anastasis, reprend du service cette fois-ci pour le compte des instances gouvernementales américaines. Philippe Pelaez, indubitablement inspiré par ce personnage au QI hors norme et au passé dénaturé, vient nous offrir une nouvelle équipée particulièrement impressionnante eu égard à sa remarquable densité.

Chapitré intelligemment, cette histoire a pour objet de commencer sur une note des plus morbides puisqu’il est question de crimes, de mises en scène mystérieuses perpétrées par un assassin particulièrement tordu et également, d’exigences qui ne le sont pas moins. Léna Tsareva revient ainsi sous les projecteurs de façon bien singulière et se transforme pour le compte de la CIA en une analyste on ne peut plus douée.

Le récit bénéficie d’une tension extrême, reposant sur le jeu d’un assassin aux devinettes tortueuses et sur les déductions très impressionnantes de la part de Léna, avec en toile de fonds des manipulations internationales. Philippe Pelaez trouve ici l’occasion de nous plonger dans une affaire policière qui va bien au-delà d’une simple enquête et qui prend des ramifications géopolitiques à la fois délectables et bien sûr détestables. A ce titre, le scénariste nous prouve qu’il maîtrise son sujet qui mêle habilement la fiction avec des faits réels (la sculpture de Kryptos, le code de Mc Cornick, les tirades d’Hamlet…). Eludant toute facilité, il n’hésite pas à complexifier le jeu de piste suivi par son héroïne et lui offre pour notre plus grand plaisir un bon suspense et moult rebondissements jusqu’à la fin.

Graphiquement, Olivier Mangin conforte sa participation à la saga. Le geste reste tout aussi efficace que précédemment et permet de suivre une histoire finement organisée servie par une illustration réaliste de qualité. Le travail est conséquent car il s’étend sur quelques 80 planches dans une énergie ambiante perceptible, avec de bonnes scènes d’action et des instantanés bien à propos.

Une deuxième équipée d’une intensité redoutable qui a le privilège d’être nourri d’une intrigue superbement orchestrée et richement illustrée.

Par Phibes, le 20 octobre 2024

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