CHAMBRE OBSCURE
Tome 1

En cet hiver de 1912, l’itinérante Alma Dambroise, de retour du continent américain, vient rendre visite à sa famille résidant dans une maison bourgeoise à proximité de Paris. Alors que les retrouvailles sont l’occasion pour la jeune Séraphine de rassasier la fascination débordante qu’elle porte envers sa tante, la demeure Dambroise est l’objet d’un cambriolage nocturne. En effet, bien qu’ils se défendent de ne posséder aucun bien précieux, les Dambroise s’aperçoivent que trois tableaux représentant des ancêtres ont été dérobés. Pourquoi ces toiles qui ne possèdent aucune valeur marchande, ont été volées et par qui ? Telle est l’énigme que doit résoudre le policier dépêché sur l’affaire à savoir l’ineffable inspecteur Leblanc.

 

Par phibes, le 20 mars 2010

Publicité

2 avis sur CHAMBRE OBSCURE #1 – Tome 1

Après sa participation excellente à la saga Fog, son intervention remarquée dans la série Le décalogue et son travail superbe dans le one-shot Quand souffle le vent, Cyril Bonin semble avoir pris assez d’assurance pour voler de ses propres ailes et se lancer en solo dans une nouvelle série. C’est chose faite avec le présent récit qui se déclinera en deux tomes de facture luxueuse (pages à fort grammage, dos toilé).

Force est de constater que l’auteur se sort à merveille de son histoire qui nous plonge dans les ambiances historiques du début du 20ème siècle. Cette dernière, inspirée par l’univers romanesque de Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, auquel il n’hésite pas à rendre hommage, se révèle par le biais de la disparition de tableaux qui grève la famille de souche bourgeoise, Dambroise.

Après un tour de table rapide, habilement mené, qui permet de camper la situation familiale des Dambroise et d’appréhender la personnalité de chaque participant, Cyril Bonin entame petitement son énigme policière (un vol de toiles) d’une manière certes classique mais en attisant progressivement la suspicion sur l’ensemble de la maisonnée et en jouant sur les apparitions furtives d’inconnus. Toutefois, c’est dans les déambulations de l’inspecteur de police Leblanc que l’auteur excelle. Plutôt sophistiqué dans son apparence, ce dernier prend toute sa place à partir du milieu de l’histoire et vient prouver, dans une certaine froideur, qu’il mérite amplement ses galons de limier.

Ce premier épisode est donc très plaisant et permet de lancer le lecteur dans une intrigue policière à l’ancienne aux orientations multiples, de par les indices que ne manque pas de glaner, à la manière d’un Hercule Poirot ou d’un Sherlock Holmes, le fameux Leblanc.

Au niveau graphique, Cyril Bonin reste dans le style qui lui est propre et c’est tant mieux. Son trait déformant allonge subtilement les silhouettes, flirte avec la caricature sans tomber dans la parodie. De fait, son univers est atypique, superbement restitué dans des perspectives osées et une colorisation sans excès, et démontre une recherche d’authenticité, volontairement altérée, très forte.

Un premier tome policièrement et historiquement alléchant qui appelle une suite que l’on espère au plus tôt.

 

Par Phibes, le 20 mars 2010

Dans la famille Dambroise, je vous présente le grand père, ancien joueur invétéré qui, avant d’avoir tout perdu, a investi le reste de sa fortune dans le textile. Simon, le père, qui dirige l’entreprise familiale soumise aux aléas du marché, ce qui explique que le blason familial soit quelque peu terni. Son épouse, Edmée, hypocondriaque et sa fille Séraphine qui a la passion de l’aventure qu’elle ne vit que par procuration à travers les livres. Alma, la sœur de Simon est l’aventurière de la famille. En cette année 1912, cette suffragette revendique son droit à l’égalité entre les sexes. Sportive, elle conduit des voitures de course, veut piloter un avion, fréquente le milieu bouillonnant des aventuriers casse-cou de cette époque, dont Santos Dumont .
La famille Dambroise est tout au bonheur des retrouvailles, puisque Alma est revenue dans sa famille après 5 ans d’absence et sa nièce, qui lui voue une sorte d’admiration, est certainement la plus ravie de tous.
Mais voilà que survient cet étrange cambriolage qui laisse l’inspecteur Leblanc perplexe.

Une ambiance revendiquée à la Maurice Leblanc, un scénario subtilement enchevêtré qui distille les informations au compte goutte, entrebâillant des portes, laissant le lecteur au bord d’une révélation avant de rebondir sur un autre indice.
Que cache l’apparente tranquillité de la maisonnée?
Alors que tous les personnages nous ont été présentés, se pourrait-il que l’un d’entre eux cache quelque chose?
Un premier tome qui plante le décor et les acteurs, parsème le récit d’indices et d’interrogations qui trouveront n’en doutons pas un dénouement surprenant dans le deuxième opus de ce diptyque.
Tout le cheminement de l’histoire se fait sur deux plans, les membres de la famille Dambroise bien sur, qui après le vol se rendent compte qu’autour d’eux se déroulent encore des faits bizarres, des individus rodent, se rencontrent et complotent, et puis bien sûr l’inspecteur Leblanc, personnage quelque peu énigmatique.

Le dessin de Cyril Bonin, raffiné et délicat, convient merveilleusement bien à cette ambiance bourgeoise début XXème siècle où tout se déroule avec élégance, même les actes délictueux ont cette magie du geste distingué.

Cette édition particulièrement soignée avec dos toilé contient une surprise : un exlibris est dissimulé tous les dix albums.

Par Olivier, le 20 mars 2010

Publicité