CHAPATANKA - Une petite ville sans histoires

Bienvenue à Chapatanka, petite ville du Midwest sans histoire, sur laquelle veille Maddie Edwards, la shérif du Comté de Badger et écrivaine à ses heures. En manque d’inspiration, elle reçoit un appel qui lui signale la disparition de deux petites filles. Ce fait divers qui fait craindre le pire étant de nature à alimenter son futur roman, la policière se transporte sur les lieux et après rencontre des parents pas très responsables, se lance sans le FBI dans les recherches des disparues avec son équipier Han et avec, un peu plus tard, Prat. Ces dernières se révèlent difficiles, contrariées par la découverte de fraisiers sauvages et la perte de lunettes. Que sont donc devenues les jumelles, sont-elles mortes dans d’atroces souffrances ? Le roman de la shérif n’est pas prêt d’être clôt puisqu’un cadavre démembré a été par ailleurs découvert ! Alors, Chapatanka, une petite ville sans histoires ?

Par phibes, le 10 septembre 2024

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Notre avis sur CHAPATANKA – Une petite ville sans histoires

Lorsque B-Gnet, artiste à la verve corrosive (Old Skull, La plume est plus forte que l’épée, Glouton…), rencontre Jocelyn Joret, animateur de morts-vivants version ado (KidZ), il en résulte une aventure à la sauce américaine dans laquelle le polar et la parodie forment un gruau particulièrement délirant. Comme vous l’aurez compris, Chapatanka est une ville où il se passe des choses auxquelles Maddie Edwards, en tant que cerbère des lieux et romancière à ses heures, va être confrontée. Il en suffit pour donner des ailes aux deux auteurs pour nous transporter dans des digressions macabres qui ont l’avantage de se rapporter à des films cultes d’épouvante et autres joyeusetés.

Sous la forme de strips de plusieurs planches liés entre eux par les tergiversations romancières de la shérif, les enquêtes bizarrement menées par Maddie Edwards sont de nature à démontrer que Chapatanka, ville au demeurant où tout le monde se connaît, est particulièrement animée côté crimes morbides. A cet égard, B-Gnet joue la profusion de gags, évidemment bien glauques et absurdes, n’hésitant pas à nous immerger dans les ambiances de Massacre à la tronçonneuse, de Rambo, d’E.T., de Délivrance, de Shinning et bien d’autres encore (à vous de le découvrir !). Par ces clins d’œil trash et le mode de traitement employé par l’absurde, la rigolade se veut de mise tout du long, surtout via des chutes qui prennent réellement au dépourvu.

De son côté, Jocelyn Joret démontre pleinement ses intentions de jouer dans cet univers décalé. A la faveur d’un coup de crayon libéré, l’artiste s’aligne complètement sur les concepts de dérision et de caricature. Il se donne le « juste ce qu’il faut » pour camper le caractère très atypique de ses personnages, souvent dans des scènes chocs ubuesques et les fait déambuler dans des arrière-plans dont certains plutôt fouillés.

Un bon moment de déconnade à plein tube, à la fois parodique et horrifique.

Par Phibes, le 10 septembre 2024

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