CHARLES DE GAULLE
1916 - 1921 | Le prisonnier

 
C’est vrai que lorsqu’on pense à Charles de Gaulle, on pense d’abord inévitablement au Général qu’il fut et à son fameux appel de Londres. Mais dites-moi, avant de devenir Général, il doit bien y avoir quelques échelons à gravir, non ? Oui, en effet, et c’est justement sur la vie de cet illustre personnage "avant qu’il soit le Général qui a donné son nom à un porte-avions et à une rue de votre ville" que revient cette série de bandes dessinées dont le premier tome s’attache à la période courant de 1916 à 1921, lorsqu’il s’est retrouvé prisonnier des Allemands.

Il était Capitaine durant cette période, et, s’il fut un Capitaine captif et donc assez inutile, Charles de Gaulle n’aura quand même eu de cesse de vouloir s’évader et en cela aura forgé et nourri une volonté de fer qui marquera assurément la suite de son parcours. Cela dit, l’impression que laissera cette BD sera peut-être que la captivité de Charles de Gaulle a été une captivité de luxe, voire un grand jeu entre copains où le but était de faire le mur et attention on va se faire tirer les oreilles si on se fait attraper ! (Vulgarisation un brin contreproductive ?)

Drôle d’impression, donc, mais c’est justement ce qui est original dans cet album, c’est qu’il présente le futur grand homme autrement que comme on a l’habitude de le voir. Sa manière de parler et d’être en font d’ailleurs dès le début un personnage assez peu sympathique, précieux, imbu de lui-même… M’enfin ! C’est le résultat qui compte, hein, comme on dit !

Gaulle prisonnier, ou la "der des ders" vue sous un autre angle, loin des Poilus qui vont à la boucherie dans le froid et la boue… Mais, et la suite, alors ? Que s’est-il passé ? Comment Charles de Gaulle est-il revenu sur le devant de la scène ? Mine de rien, cet album intéresse et on attend que les prochains nous racontent la suite, d’autant plus que le dessin de Claude Plumail et les couleurs d’Albertine Ralenti sont loin d’être désagréables et se montrent efficaces pour porter cette biographie en images.

En fin d’album, un cahier de 8 pages revient sur la période concernée, avec textes et photos sélectionnés par le scénariste et historien Jean-Yves Le Naour.
 

Par Sylvestre, le 16 septembre 2015