CHAT DU RABBIN (LE)
Tu n'auras pas d'autre dieu que moi

Après cinq tomes et un film (César du meilleur film d’animation – 2012), Le Chat du Rabbin revient pour de nouvelles aventures.
On retrouve donc le Chat un peu triste, déprimé depuis qu’il a promis au Rabbin qu’il ne parlerait plus devant sa fille et depuis qu’elle s’est mariée. Et voilà qu’il apprend avant tout le monde qu’elle est enceinte !

Joann Sfar, qui fait aussi l’actualité cet été avec le film La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (d’après un roman de Japrisot), nous permet de retrouver le petit monde du Chat du Rabbin avec un rare plaisir.
Le Chat du Rabbin est l’une des séries que j’apprécie dans l’œuvre de Sfar.
Ce sixième tome ne m’a pas déçu, même s’il est un ton en dessous des tomes précédents. Nous suivons le Chat dans ses pensées au sujet de la grossesse de sa maîtresse et la naissance de l’enfant. Tout cela le perturbe énormément, il décide de fuir le domicile…
Par le biais des pensées du Chat, Sfar s’intéresse à la femme, à son rôle, à la naissance, à la maternité. Il nous propose une réflexion subtile, mais il aborde aussi le rôle du père, sur ce que tout cela implique, sur l’amour, sur la religion…
Sous le couvert du divertissement, Sfar livre une étude philosophique. Mais, ce qui manque un peu dans ce tome, c’est un peu plus de rythme et d’humour. Le récit tourne surtout autour du Chat et de Zablya.

Graphiquement, c’est du Joann Sfar. On aime ou on aime pas. On est fan ou non.
J’apprécie son style même si parfois, nous avons l’impression que le trait est bâclé. Et pourtant, si l’on y regarde bien, on voit que c’est tout de même travaillé. Tout y est bien calculé. Tout est à sa place !
Et puis, il y a le Chat. Ce dernier a de la présence et de la gouaille.
Ce qui est amusant, maintenant, depuis le film, c’est que quand on lit les bulles du Chat, on entend la voix de François Morel ! Comme dans le film !

Tu n’auras pas d’autre dieu que moi est un retour, après 9 ans, du Chat du Rabbin dans la bande dessinée, qui nous fait assez plaisir !

Par BERTHOLD, le 28 août 2015