CHÂTEAUX BORDEAUX
Le classement
Alexandra Baudricourt poursuit son investissement au sein du domaine viticole familial de « Chêne Courbe » dans le Médoc. Alors qu’elle reste persuadée que le courtier décédé Louis Drogemont et son fils Patrick ont quelque chose à voir avec la mort de son père René, la jeune femme a décidé, par ailleurs, de redessiner l’étiquette du château et pour cela, en réfère à ses deux frères. C’est lors d’une nouvelle dégustation des millésimes produits au sein de la propriété familiale qu’Alexandra s’aperçoit que le Chêne Courbe a fait partie du fameux classement Grand Cru de 1855 et que la fameuse mention a fini, à partir d’une certaine époque, par disparaître de l’étiquette. Aussi, tout en poursuivant ses recherches sur la présentation de la nouvelle étiquette, elle réunit son équipe de spécialistes et ses deux frères pour statuer sur la reprise éventuelle de la prestigieuse annotation. Adoptée à la grande majorité, Alexandra a de quoi être satisfaite. Toutefois, une nouvelle ombre subsiste au tableau et elle concerne Jeanne, la gouvernante, qui se veut bien mystérieuse.
Par phibes, le 16 septembre 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782723494304
Notre avis sur CHÂTEAUX BORDEAUX #5 – Le classement
C’est toujours avec ravissement, pour ne pas dire avec délectation, que nous replongeons dans l’histoire d’Alexandra Braudicourt, jeune néophyte qui s’est mise en tête de remettre en activité le domaine viticole familial chancelant. Fort de cet apostolat simple et un tantinet passionné, Eric Corbeyran, bordelais d’affection, a construit un récit au long cours, pour le moins initiatique sous la forme d’une saga familiale dans laquelle mystères et intrigues parsèment son déroulement.
Dans une fluidité exemplaire, ce cinquième volet renforce les intentions de la jeune Alexandra qui, assistée dorénavant par ses frères et par une équipe d’experts, sait dans quel sens aller. Son penchant pour le domaine familial passe le stade de l’affectif pour, maintenant, faire naître une émulation exponentielle des plus communicatives. A cet égard, Eric Corbeyran a trouvé la juste expression pour rendre les agissements initiatiques de son héroïne bien entreprenants, surtout lorsque celle-ci est confronté à moult problèmes qui viennent grever son projet. Sa relation pleine de suspicion avec Patrick Drogemont, ses retrouvailles douloureuses avec sa mère, les manœuvres mystérieuses de Jeanne, la malveillance de Claire, le chantage de Bourgeau, tels sont les coups du sort auxquels la jeune femme devra répondre et qui promettent, en cela, de très bons rebondissements.
Cet épisode n’élude évidemment pas le côté didactique de l’aventure familiale. Toujours bien documenté et épaulé par des professionnels de la viticulture, Eric Corbeyran vient une fois encore nous expliciter une particularité du monde viticole et qui se rapporte au classement (d’où le sous-titre) de 1855 des grands crus du Médoc. Au détour de dialogues habilement ciblés et bien introduits dans sa fiction, le scénariste se transforme en pédagogue et évoque avec justesse ce référencement de grand renom.
Force est de constater qu’Espé dresse un tableau du Médoc particulièrement éloquent. Ses illustrations, colorisées avec grand tact, mettent à l’honneur le territoire girondin dans une série de décors qui se veulent un véritable appel à la découverte de celui-ci. La richesse architecturale, la reproduction des sites et de ses bâtisses viticoles, les nombreux intérieurs donnent une étoffe considérable à l’histoire d’Alexandra. Le réalisme de son travail fait donc mouche, corroboré par une galerie de personnages caractériellement et physiquement convaincants, malgré une légère disproportion entre la tête et le corps que l’on pourra recenser à plusieurs reprises.
Encore une fois, un épisode enivrant qui mêle dans ses arômes fruités intrigue corsée et passion non dissimulée. A lire sans modération !
Par Phibes, le 16 septembre 2014
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