Chevaliers Dragons

J’attendais avec impatience de voir cette fusion entre le travail d’un scénariste comme Ange et d’un illustrateur coréen du Manhwa, Dohae. 
Et bien, pour tout vous dire, je suis déçu. Pas par l’histoire, c’est une relecture de la Geste des Chevaliers Dragons. Donc, on sait à quoi on s’attend. Mais c’est surtout par le côté graphique. C’est sûr,  Dohae a un bon coup de pinceau. Les cases en elles-mêmes sont souvent superbes. Mais mises bout à bout, ces cases formant des planches n’ont souvent aucune cohérence. Le choix des couleurs gache souvent la lecture. Les personnages sont souvent statiques et même, lors de scènes d’actions, il n’y a pas de dynamisme. On n’arrive pas à s’attacher aux héroïnes. C’est dommage.
C’est vraiment dommage pour un univers comme celui de La Geste des chevaliers dragons. En tant que lecteur, on attendait beaucoup de cette fusion. 
Pour ma part, je suis vraiment déçu par le résultat. 

Vraiment dommage.

Par BERTHOLD, le 29 janvier 2007

 
Je ne suis pas sorti aussi amer que Berthold de ma lecture. Bon, pour autant, je ne nie pas que beaucoup de choses peuvent effectivement sembler très maladroites : les couleurs et leur rôle dans la mise en page, le voisinage de styles de dessins très différents, la disposition illogique de certains textes, la rigidité de certains personnages ou encore cette risible armure que revêtira la belle vierge pour aller combattre… Le tout est donc inégal, et on en vient à se demander quelle (sous- ?) place Soleil a voulu donner à Dohae dans l’univers de La Geste des Chevaliers Dragons, le design de cette BD étant différent des 5 tomes déjà parus. Le côté "on veut être présent sur le marché asiatique" se trahirait-il d’une manière trop maladroite et trop brutale ? On a du mal, en France, à mesurer cela : on nous décrit Dohae comme un génie dans son pays, donc on suppose que ses fans coréens s’arracheront Chevaliers Dragons. Mais comme on ne connaît rien, en Europe, de cet auteur, on a l’impression de ne pas pouvoir tout comprendre de la stratégie de l’éditeur… M’enfin !

En ce qui concerne le scénario, rien de bien neuf à l’horizon. C’est très "dans le moule" de ce qu’on connaissait de cet univers. Cela ne m’a donc pas choqué ou déçu : je m’attendais à quelque chose comme cela.

Mais là où je voulais en venir pour apporter du contraste à l’avis précédent, c’est que quand même il faut ouvrir les yeux et avouer que le dessinateur, Dohae, a un sacré coup de crayon. Et s’il n’y a pas de cohérence flagrante entre les styles de ses vignettes (qui se succèdent parfois originalement disposées, avec des formats tantôt immenses et tantôt tout petits) je vous invite à, comme moi, accueillir ce tome comme un art-book. Envisagé sous cet angle, cet album est celui d’un dessinateur qui nous régale en ne se ne se limitant pas à un style et nous montre tout l’éventail de ses talents. N’était-ce pas la finalité de cet album ? Son objectif ? Nous faire connaître cet artiste coréen ?! Et bien si !!! Alors voilà, c’est fait ! Et vu son potentiel, on sortira de cette lecture curieux de connaître ce qu’il a déjà fait, et ce qu’il a comme projets…
 

Par Sylvestre, le 31 janvier 2007