CHEVAUX DU VENT (LES)
Seconde partie

Après un périple long, dangereux et épuisant, Calay, embauché par les anglais comme espion cartographe, est enfin parvenu à rejoindre le monastère de Garphu où vit depuis quinze ans son plus jeune fils. Mais à l’heure des retrouvailles, il est arrêté par Kansa, un policier spécialisé dans la traque et la capture des espions. Vieux, épuisé, malade, le voilà sous les verrous à des semaines de marche de son foyer. Quand Resham, le fils aîné de Calay, engagé dans l’armée anglaise, apprend que son père a entrepris ce dangereux voyage au Mustang, il choisit de déserter pour partir à sa recherche. À peine arrivé dans ce royaume interdit après un voyage mouvementé, il découvre que son père a été arrêté. Aidé d’un Amchi, un médecin népalais qu’il a sauvé des griffes d’une bande de brigands sur la route, il décide de le faire évader. S’évader de prison est une chose, sortir du Mustang en est une autre… (Résumé de l’éditeur)

Par melville, le 5 juillet 2012

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Notre avis sur CHEVAUX DU VENT (LES) #2 – Seconde partie

Lax aime à mêler l’intime et la fresque historique. Dans ses histoires – qui sont toujours de réels cris du cœur – il parle de thèmes qui lui son chers, avec Les chevaux du vent, la famille et la question du handicap sont à l’honneur. Et si l’écueil d’un certain conformisme aurait pu s’envisager, c’était sans compter sur l’éternelle fougue enragée de l’auteur. Le Choucas jurait pour Lax dans la série du même nom, dans Les Chevaux du vent, elle s’efface des dialogues pour se réincarnée dans le dessin.

Jean-Claude Fournier souhaitait explorer une autre veine graphique avec Les Chevaux du vent, délaissant pour un temps le style franco-belge. On imagine assez aisément le fil à retordre qu’a pu lui donner ce projet, mais le résultat final est plus qu’à la hauteur. Je pense que l’on peut dire sans emphase qu’il dépasse nos espérances et peut-être aussi celles des auteurs eux-mêmes (Lax nous faisait part de son enthousiasme pendant notre entretien au Festival d‘Angoulême 2012). Cette force d’incarnation naît de la confiance que s’accordent Jean-Claude Fournier et Christian Lax. Avec une économie de dialogues le scénario laisse pleinement la place aux illustrations, et le dessin assume sa dimension narrative. Confiance également accordée aux lecteurs, les auteurs s’adressent en quelque sorte à notre intelligence, mais notre intelligence sensitive. La splendeur des paysages montagneux et la rudesse du climat, et la chaleur d’un bon feu et de deux frères qui s’enlacent, se répondent et portent le propos de ce diptyque.

Questionnant la pertinence de ce qu’ils racontent et l’intérêt que pourront y trouver les lecteurs – et cela sans pour autant renier leurs envies d’auteur au profils d’une soupe insipide – Christian Lax et Jean-Claude Fournier sont de grands auteurs et Les Chevaux du vent une grande bande dessinée.

Par melville, le 5 juillet 2012

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