CHEZ FRANCISQUE
Tome 1

Oui, bien sûr, ça fait peur de se rendre compte que tous ces a priori existent encore, qu’ils ont la peau dure. Mais ce qui fait le plus peur, c’est de se rendre compte du côté universel de tout ça, que tout ne s’entend pas forcément qu’au coin d’un verre sur un comptoir. Il suffit simplement d’écouter les gens autour de soi, parler des autres, des immigrés, des homos, des RMIstes même, les préjugés et la bêtise ont encore de très bons jours devant eux. On sent néanmoins que les auteurs ne sont pas non plus entrés dans un gros débat de société. Ils ne font que présenter ces gens dont nous rions, nous moquons, mais qui ne font que dire ce que beaucoup pensent sans vraiment le faire en société (comme s’il était nécessaire d’être un poivrot pour cracher contre ces "bougnoules", comme s’il fallait être imbibé d’alcool pour trouver que ces "branleurs qui bouffent l’argent des vrais travailleurs font chier"… Mouais).
Alors oui, ces gens qui assomment ce qui leur reste de cerveau à grands coups de bière font rire, sont pitoyables, mais ils sont surtout bien plus réels qu’on aimerait le reconnaître. Et ce "pastiche" des Brèves de comptoir permet surtout de poser un regard sur une certaine société qui stigmatise et rejette les "hors normes" sans se regarder de trop près.
Mieux vaut en rire, en effet !

Par FredGri, le 4 mars 2010