Chiara Rosenberg et autres gourmandises

Trois histoires dans ce recueil.
Tout d’abord Chiara Rosenberg: l’histoire d’une magnifique héritière qui subit les délires de domination de son mari, tout en inversant les rôles avec son jeune amant Michel. Jusqu’au jour ou son mari décide de la faire suivre par un détective…
Aura, l’orpheline: Les rencontres et les aventures d’une jeune femme SDF qui rencontre un bel acteur de films X qui l’introduit dans les milieux de la nuit…
31-12-1999: La dernière soirée du XXième siècle pour quelques âmes esseulées…

Par fredgri, le 5 septembre 2023

Notre avis sur Chiara Rosenberg et autres gourmandises

Il aura fallu attendre 13 ans avant de voir Delcourt rééditer cette intégrale Chiara Rosenberg, agrémentée de deux histoires supplémentaires, Aura l’insoumise et 31-12-1999, jusque là inédite en France. Pour l’occasion, l’éditeur a demandé à Bernard Joubert d’accompagner l’ouvrage d’une très intéressante préface ou il revient sur le parcours de l’artiste jusqu’à maintenant.
Néanmoins, avec Casa HowHard et Chiara Rosenberg, on a le sentiment que l’œuvre du maître italien ne se résume qu’à ces deux histoires majeures et qu’il n’y a finalement pas grand choses d’autres à exhumer de ses histoires sorties jusque là. C’est peut-être un peu dommage… Il pourrait être intéressant de nous montrer enfin d’autres choses.

En attendant, c’est intéressant, car on retrouve dans le même volume les deux styles qu’a adopté Baldazzini au fil du temps. Pour 31-12-1999, le trait est plus gras, les rendus des volumes plus « systématiques » avec une esthétique empesée, alors que sur Chiara Rosenberg et Aura l’insoumise, le dessin est plus épuré, plus fin, et finalement beaucoup plus juste et sensuel. Cela permet d’apprécier pleinement l’évolution d’une sensibilité plus suave, pleine de charme.
Ensuite, bien sur les sujets sont évidemment plus frontaux que dans la dernière histoire. Toutefois, le scénario de 31-12-1999 est aussi plus profond, plus fin, il nous entraîne dans des destins croisés qui évoluent au cœur d’une société privilégiée qui s’interroge sur ce qu’elle est devenue à l’orée du nouveau siècle. Cela reste assez succinct, mais je trouve l’approche vraiment intéressante. Alors que pour Chiara et Aura, même si le ton est plus intimiste, les deux héroïnes se remettent en question sans pour autant échapper à leur condition, répétant sans cesse le même schéma. Les scénarios se cantonnent dans la surface, presque inachevés, finalement !

Baldazzini est encore une fois l’un des grands maîtres italiens de l’érotisme le plus décomplexé. Ici, ses récits sont encore assez sages, mais ils démontrent la qualité graphique d’un artiste à redécouvrir.

Pour les amateurs de belles planches.

Par FredGri, le 21 août 2023

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