Chien rouge, chien noir
Lou a disparu, ou peut-il bien être ? Franck le cherche partout pour lui rendre la bagnole qu’il lui a laissé. Personne ne semble vraiment être au courant de l’endroit où Lou peut se trouver et chacun y va de son opinion sur le disparu, on discute, on évoque mais il ne réapparaît pas…
Par fredgri, le 1 janvier 2001
Notre avis sur Chien rouge, chien noir
Dès la première case le style de Bézian bondit de l’album, ce trait si vif et précis, ces physionomies si tranchées sont une marque de fabrique qui se reconnait entre mille ! Bezian reste fidèle à lui même grâce à une approche de la BD à la fois très stylisée et assez radicale, d’autant que pour l’occasion il expérimente une narration très particulière, faite d’éclairages, de zones colorées, d’espaces vides qui induisent des pauses dans la lecture, des vides qui se remplissent des questions du lecteur.
Car, avant tout, "Chien rouge…" ne dévoile pas tout sur ses objectifs et ses ressorts.
Loin de nous offrir une oeuvre grand public Bézian nous amène aussi à nous interroger sur les limites de ce média, sur ce que l’acte de lecture implique, comment respirer dans une planche, comment amener des ellipses etc. Loin de donner toutes les réponses il entreprend surtout de tirer la BD vers sa potentialité plutôt que vers le confort proposé par les approches plus traditionnelles.
Malgré tout, bien que la trame principale de cet album ne soit pas forcément si compliquée, des digressions autour de cette disparition, des fausses pistes, des indices et des interrogations, la forme devient rapidement assez compliquée et hermétique, l’album se concluant par plusieurs pages très déstabilisantes.
J’avoue ne pas avoir forcément tout saisi mais en tout cas Bezian s’inscrit dans un mouvement progressiste qui pointe par-ci par-là le bout du nez, faisant avancer la BD vers des travaux plus formalistes qui posent des questions réellement intéressantes.
A lire sans plus attendre, venez en débattre avec nous !
Par FredGri, le 4 octobre 2006
Publicité