Chroniques birmanes

 
Nadège aurait dû être envoyée au Guatemala, mais au dernier moment, MSF l’a missionnée au Myanmar. Qu’à cela ne tienne. Aider les gens à un endroit ou à un autre, ça reste aider les gens.

Alors Nadège a fait ses valises, mais elle n’est pas partie seule. Avec elle étaient du voyage Louis, son fils, et Guy, son homme. Ce dernier, vous le connaissez peut-être. Il est dessinateur, et c’est lui qui nous raconte les 14 mois de son séjour (plus que celui de Nadège) en bandes dessinées…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Chroniques birmanes

 
Chroniques birmanes
est sorti peut-être un tout petit peu trop tôt. Ou bien c’est parce que MSF a fermé ses missions là-bas un tout petit peu trop tôt, c’est selon. Car il aurait été intéressant d’avoir dans ces pages, en plus de son carnet de séjour, l’opinion de Guy Delisle sur la révolution des moines qui a récemment remis la Birmanie sous les feux de l’actualité. Une révolution pacifique qui a tenté, mais en vain, de renverser la junte au pouvoir.

La Birmanie – Myanmar – est un pays que la majorité des Européens qui y sont allés ont vue en touristes. L’auteur aussi, dans son genre, y a fait du tourisme, mais son séjour prolongé est gage d’une vision un peu plus approfondie des choses. Les pages 100% touristiques n’y ont d’ailleurs pas une place de choix. Elles sont muettes et composées de toutes petites vignettes apposées les unes à côté des autres ; on a l’impression de visionner des pages d’album de diapositives !

Non, ce qui est bon, c’est le tout. La narration, telle qu’on l’avait aimée dans Shenzhen ou Pyongyang. Ces bribes d’information, ces observations, ces anecdotes… Et le style noir et blanc de Delisle est carré, schématique, mais il est très agréable, d’autant plus que l’humour pointe partout le bout de son nez.

Les seuls moments où on est un peu frustré, c’est par contre quand on a des séquences qui s’arrêtent un peu brutalement. Par exemple, lorsque Nadège et Guy assistent à une cérémonie : dans une vignette, on apprend alors qu’ils ont rencontré le grand ponte du lieu… et c’est tout. Peut-être qu’il n’y avait rien de plus à dire, que c’était juste une info, comme ça. Mais les réflexes de lecture que l’on peut avoir est qu’on attend le truc terrible qui va arriver après, le gros gag sympa, et puis… et bé non. Rien !

Séquences passion, séquences grands moments de solitude, séquences zen, séquences documentaires… Tout s’imbrique pour donner ces Chroniques birmanes, un témoignage loin d’être prétentieux ou crâneur, un témoignage malheureusement assez incomplet sur les missions des ONG (mais jamais il n’a été dit que c’était le cœur du sujet), un témoignage frais et hautement intéressant à lire dans la collection Shampooing des éditions Delcourt.

Repars, Guy ! Repars, et raconte-nous. Encore une fois. S’il te plaît !
 

Par Sylvestre, le 21 novembre 2007

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