Chroniques ordinaires du travail temporaire
Dernière ligne droite avant Noël ! Élise et Sébastien doivent encore acheter quelques cadeaux mais manque de bol, le distributeur automatique de billets est formel : ils n’ont plus un radis ! Ni l’un ni l’autre… C’est une situation fâcheuse, mais à bien y réfléchir, ce n’est pas la première fois que ça leur arrive ! A défaut de faire leurs courses, les deux malchanceux partent alors à se remémorer les différents petits boulots qu’ils ont faits. Plus ou moins chiants et plus ou moins mal payés…
Par sylvestre, le 15 septembre 2013
-
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782756042046
Publicité
Notre avis sur Chroniques ordinaires du travail temporaire
Salaire net et monde de brutes est, sous forme de bandes dessinées, une sorte de catalogue souvenir dans lequel les deux auteurs nous listent tous ces petits boulots qu’ils ont faits pour mettre du beurre dans les épinards. Ou même plutôt des épinards dans l’assiette, tout simplement ! Cette œuvre humoristique et moderne, tant sur le fond et sur le ton que sur la forme (œuvre parue d’abord sous la forme d’un blog hébergé sur le site du journal Libération) est désormais disponible au catalogue des éditions Delcourt.
Sur cent cinquante pages, Elise Griffon (scénario et dessin) et Sébastien Marnier (scénario et couleurs) n’épargnent personne ! Ni les patrons, ni les embaucheurs, ni les collègues, ni les formateurs, ni ces agences dans les salles d’attente desquelles on poireaute parfois en vain, ni même… eux-mêmes !
Chacune de leurs expériences est racontée de manière à faire ressortir le top de ce qu’il faut en retenir : le ridicule de certaines situations, la honte qu’il a fallu qu’ils se tapent l’un ou l’autre dans certains cas, la fatigue ou l’énervement qu’ils ont dû endurer ou refouler, etc, etc… Et tout cela est malheureusement marrant ! D’autant qu’au bas de la dernière page de chaque situation évoquée, un petit calcul vient conclure, comme si c’était – mais ça se comprend, ils ont faits ces boulots pour manger ! – le principal : le calcul du salaire qu’ils ont perçu pour lesdites prestations. Et là, c’est effarant tant certains chiffres sont ridicules. Oui, certains paraissent plus gros, mais rapportez-les au nombre de jours ! Sans parler des initiatives qui se sont révélées infructueuses (les dessins de portraits) ou des temps de présences qui ne leur ont pas été rémunérés (des journées ou des soirées de cohésion de team, j’en passe et des meilleures…)
Bref, sur le ton de l’humour, ce sont de tristes réalités qui sont montrées ici : la difficulté de trouver ou de garder un boulot (et encore je ne précise pas "qui vous plaît ou non" !), la difficulté des rapports qu’ont les demandeurs d’emploi avec leurs employeurs ou leurs formateurs, les conditions de travail de ces emplois précaires, les horaires, et les salaires… Mais des réalités tout de même.
C’est le monde dans lequel on vit. Dans lequel certains survivent. Amusez-vous donc en vous en indignant : riez jaune avec ce décapant Salaire net et monde de brutes.
Par Sylvestre, le 15 septembre 2013