CHRONIQUES OUTREMERS
Métisse

Le Saroya remonte un fleuve mexicain perdu dans la jungle. Les révolutionnaires pensent avoir enfin réussi à semer l’armée. Mais c’est sans compter sur la ténacité des soldats qui les retrouvent. Le combat semble inévitable.
Pendant ce temps, une jolie jeune femme débarque dans le pays. Contre toute attente, elle opte pour la même destination que le Saroya. Qu’est-ce qu’une femme “civilisée” va faire dans un endroit aussi reculé de la planète ?

Par legoffe, le 9 septembre 2012

Notre avis sur CHRONIQUES OUTREMERS #3 – Métisse

J’aime les dessins de Bruno Le Floc’h. Ils ont quelque chose de particulier, de reconnaissable immédiatement. Ils semblent fuir les styles imposés par la société, vivant leur propre vie, leurs propres normes. La seule patte de Le Floc’h donne déjà au livre son parfum d’aventure. Nous semblons ainsi voyager avec les personnages, admirer la jungle avec eux, lorsqu’ils en ont le temps, ou bien subir la moiteur de ces lieux exotiques. Le périple en Méditerranée et dans l’Atlantique nous semble déjà bien loin…

Le voyage, d’ailleurs, tourne au vinaigre. L’ambiance attentiste des précédents volumes fini par se transformer en un violent combat entre révolutionnaires et soldats réguliers. La mort y trouve sa place sans tabous, même si le style épuré de l’auteur atténue l’horreur du spectacle de ces hommes qui s’entretuent. Ainsi, même dans les endroits les plus reculés, l’homme garde ce don sinistre de pouvoir exterminer son prochain ?

L’aventure, en tout cas, se termine ici, épilogue d’un long voyage qui voit l’arrivée, dans le récit, d’une jeune femme qui a rendez-vous avec le capitaine. Elle aussi a beaucoup voyagé, pour d’autres raisons mais pour la même destination. Vous comprendrez rapidement pourquoi.

Le Floc’h nous livre encore un bel ouvrage, à l’ambiance très particulière. Nous voyageons sans difficulté avec lui. Il sait si bien faire ressortir l’âme de ses personnages, sans jamais avoir à user de beaucoup de dialogues. On aurait aimé, toutefois, un scénario plus complexe, plus étonnant. La bande dessinée n’en aurait été que plus mémorable ; le voyage aurait conservé un caractère inoubliable. Mais peut être qu’au fond de nous, nous garderons, sans même nous en apercevoir, le souvenir prégnant des pontons du Saroya et de l’incroyable épopée de son équipage.

Par Legoffe, le 9 septembre 2012

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