Chroniques wallonnes

 
Pas simple de tenir un blog ou une chronique quotidienne. Pas simple d’être original et régulier. Pas simple de dessiner une page par jour… Mais avec de la volonté, on peut tout ! Alors Fifi s’y est mis. Genre le pari à la con fait avec lui-même. Et il a réussi. Yeah ! Voici la chronique de sa vie, voici ses Chroniques wallonnes
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Chroniques wallonnes

 
Et oui, vous ne vous y trompez pas, cette bande dessinée a un titre qui fait étrangement écho aux Chroniques birmanes de Guy Delisle. Sauf que celles-là, celles de Fifi, sont wallonnes. Bé ouais, on n’a pas tous une conjointe qui bosse pour MSF, hein !?!

Plus de 400 pages composent cet ouvrage autobiographique. C’est que Fifi aime parler de lui, de son travail de dessinateur, mais aussi des objets qui font son quotidien et qu’il aime mettre en scène. On se rappelle d’ailleurs son excellent Soldats en plastique ; vous verrez qu’on en trouve ça et là dans ces chroniques. On n’s’refait pas !

Après une introduction expliquant l’esprit du projet, on est vite mis dans l’ambiance. De très nombreuses séquences nous montrent Fifi comme il aime se représenter : fainéant, tire-au-flanc, vite fatigué, toujours en recherche d’inspiration. On a droit aussi à pas mal d’aventures « palpitantes », comme l’annoncent avec humour les titres de pas mal de planches où l’on voit l’auteur faire ses courses en grande surface. De nombreuses pages « Les secrets de la BD », aussi – on en avait d’ailleurs déjà vues certaines dans la série Jade des mêmes éditions 6 pieds sous terre…

Bref, comme tout exercice dans le genre modern-BD autobio, Fifi se plaît à se raconter anecdotiquement, avec auto-dérision, quitte à faire penser à d’autres, notamment aux Petits riens de Lewis Trondheim, quitte à se répéter, aussi, ou à avoir des difficultés à se montrer franchement original : c’est qu’il y en a, des séquences qui sont là pour ne rien dire de très profond ou qui concluent que la page n’est pas bonne ou inutile… A la longue…

C’est le problème de ce pavé, sans doute. Beaucoup de gags se ressemblent même si chacun se démarque des autres. Et leur nombre finit par lasser. Suivre ces pages dans une publication quotidienne n’a pas le même impact : on découvre jour par jour. Là, avoir le livre en mains pousse à lire, à dévorer… et ainsi à s’essouffler. Après, je dois dire aussi que l’effet peut être (heureusement) totalement inverse : à force de lire ces planches de gags souvent dans le même ton, on finit par être touché par l’humour de répétition.

Chroniques wallonnes est au final une lecture amusante, qui ne cherche pas à faire dans l’autobiographie prise-de-tête / réflexions savantes / philosophique et qui se démarque ainsi des ouvrages auxquels vous pouvez penser… Vous n’y apprendrez rien ni n’y gagnerez grand-chose. Mais vous aurez au moins fait plus ample connaissance avec un auteur. Enfin, avec la partie de lui dont il a bien voulu rire !   ;-)))
 

Par Sylvestre, le 4 août 2008

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