Chute libre - Carnets du gouffre

 
Elle couvait peut-être ça depuis un moment, mais elle ne l’avait pas senti venir. Ça a donc été très brutal lorsque d’un seul coup, Caroline a compris qu’elle était tombée en dépression. A partir de là, ce fut la glissade vertigineuse : rien à quoi se raccrocher. Vous ne savez pas forcément mettre des mots sur ce qui vous arrive, et les gens autour de vous ne vous comprennent pas, voire ignorent ce qui peut être à leurs yeux des caprices ou de la fainéantise… Caroline a donc pris des traitements, mais s’ils ont eu un certain effet, ils n’étaient pas non plus la solution miracle. La preuve ? Les rechutes, toujours plus terribles les unes que les autres puisqu’on croit s’en être sorti, mais non…

La remontée et le maintien "à la surface" ont donc été un long parcours pour Caroline. D’autant que comme pour les fumeurs, en être sorti ne signifie pas automatiquement qu’on n’y reviendra plus… Heureusement, il y a des personnes pour vous aider. Des psy, notamment. Et il semblerait que Caroline, après deux rencontres infructueuses, soit enfin tombée sur le bon…
 

Par sylvestre, le 4 octobre 2013

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Notre avis sur Chute libre – Carnets du gouffre

 
C’est une bande dessinée autobiographique. Mademoiselle Caroline, l’auteure, est passée par là et a choisi de raconter son expérience personnelle afin que son entourage comprenne ce qu’elle avait traversé et afin d’aider ceux qui connaissent eux aussi la dépression et aussi pour qu’ils puissent se rendre compte qu’une issue est toujours possible et qu’ils ne sont pas les seuls… Avec ses mots et avec ses dessins (parmi lesquels certains ont été extraits de carnets qu’elle noircissait pendant ses phases dépressives), Mademoiselle Caroline nous explique par quoi elle est passée. Les faits, ses réflexions, ses sautes d’humeur, ses joies, ses rechutes, ls conséquences, les regards qu’ont porté les autres sur elle… La dépression est une maladie très difficile à comprendre pour qui ne l’a pas vécue ni n’a connu quelqu’un qui en était la victime. Ce genre de bande dessinée est donc un témoignage précieux : celui de quelqu’un qui sait de quoi il parle et qui a structuré sa pensée pour tout raconter de manière à ce que ce soit le plus clair, voire le plus pédagogique possible. Si vous avez aimé des bandes dessinées comme Journal d’une bipolaire ou Sous l’entonnoir, vous apprécierez forcément celle-là aussi.

Le fond est une chose importante dans cet ouvrage, la forme en est une autre. Et les amateurs de bandes dessinées applaudiront le travail réalisé par Mademoiselle Caroline qui a évité bien des écueils et a réussi à nous présenter de manière originale ce qu’elle avait à nous livrer. Elle aurait pu tomber dans le piège d’innombrables cases ne nous montrant que des personnes dialoguer, par exemple. Mais elle a au contraire su rendre son témoignage graphique vivant en usant d’astuces de compositions de planches, de couleurs, d’équilibre texte/dessin, etc… Feuilletez le livre, ça vous sautera aux yeux ! Même si son dessin n’est pas des plus fouillés, il est d’autant plus expressif qu’il s’adapte aux mises en pages qu’elle a imaginées, et le résultat est intéressant graphiquement et rend encore plus captivant un sujet qui sinon serait peut-être vite barbant pour qui ne se sent pas concerné !

Mademoiselle Caroline n’en est pas à son coup d’essai. Elle est en effet déjà l’auteure de plusieurs autres ouvrages de société ayant rapport direct avec l’humain et le psychologique. Et j’allais dire que c’est peut-être là que le bât blesse un peu… (La petite ombre au tableau ?) Après avoir été suivie par deux psychologues qui ne lui ont pas donné satisfaction, elle est tombée sur celui qu’elle a jugé être le bon. C’est lui qui signe la préface de Chute libre, d’ailleurs. Et qui se renseigne un peu plus sur ce professionnel apprend que ce Docteur Charly Cungi en question a lui aussi écrit des livres. D’où cette petite interrogation : peut-on se dégoter un meilleur psy que les autres quand on est auteure et que le psy en question s’adonne justement lui aussi à l’écriture ? Où est (alors) la limite entre le vraiment sincère de l’initiative et le bon coup flairé par deux écrivains complices ? Oups, oh là là… Je m’éloigne manifestement du sujet. Peut-être aurais-je besoin de me faire suivre, moi aussi ?!

Blague à part, Chute libre est une BD intéressante autant au niveau du témoignage qu’elle apporte qu’au niveau de sa conception. Deux atouts qui sauront fédérer ceux qu’elle a attirés grâce à son sujet mais aussi ceux qui viendront vers cette lecture pour ses qualités narratives ; deux publics pouvant à la base être complètement différents.
 

Par Sylvestre, le 4 octobre 2013

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