Cicatrices de guerre(s)
La Première Guerre Mondiale vue par 22 auteurs, à travers quinze histoires courtes. Certaines sont réalistes, quasi témoignages. D’autres usent de chemins détournés. Toutes parlent de l’horreur d’un début de siècle défiguré par les tranchées.
Par legoffe, le 2 avril 2010
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782952407533
Notre avis sur Cicatrices de guerre(s)
Comment ai-je pu passer à côté de cet ouvrage lors de sa parution en novembre dernier ? Je dois finalement ce “rattrapage” à mon libraire qui a eu la bonne idée de le remettre en avant sur un rayon de sa boutique.
Cet album rassemble quinze histoires courtes, fruits de l’imagination de 22 auteurs. Comme le précise le livre, pour chaque histoire un auteur au moins vit en Picardie. Un détail qui n’en est évidemment pas un. Cette région a été le théâtre de certaines des plus terribles batailles de la Première Guerre Mondiale, notamment celle de la Somme. Voir ces auteurs régionaux participer à cette bande dessinée est donc une initiative très intéressante. Elle a d’ailleurs été appuyée par l’Historial de la Grande Guerre à Péronne.
Les livres commémoratifs et collectifs sont un genre qui attire souvent la curiosité. Ils rassemblent généralement une richesse en terme de style, qu’il soit graphique ou narratif. En revanche, le plus souvent, il y a des histoires qui vous touchent et d’autres moins.
Mais il existe des exceptions et cet ouvrage en est une. C’est bien simple, je cherche encore une histoire qui ne m’ait pas plu, interpellé, touché. Au plus profond de soi, on ressent le cri de douleur et de souffrance de ces soldats, on revit la bêtise de ces combats. Chaque auteur y a mis sa patte, son style, mais l’ensemble est lié par une volonté de rappeler que ces batailles inhumaines furent les témoins d’histoires justement très humaines. Des femmes et des hommes se retrouvèrent traumatisés, blessés ou détruits dans leur âme ou leur chair. C’est cela que rappelle chacun des récits. En seulement cinq ou six pages, les messages et les émotions passent avec force.
L’album est aussi une pépite en matière de graphisme. Quels talents ! Le livre s’ouvre sur les dessins réalistes, sombres de Norédine Allam. Ils ont une intensité incroyable. Et, lorsque le sang coule, le lecteur prend une vraie claque sans avoir eu à lire le moindre mot. Ainsi se tournent les pages, pour partir à la découverte d’une grande diversité de styles. Noir et blanc ou couleur, ligne claire ou fuyantes, ces dessins révèlent la maîtrise de leurs auteurs.
Un livre à posséder absolument, tant pour ses messages que pour la beauté de ses planches.
Par Legoffe, le 2 avril 2010
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