CINEMA PURGATORIO VF
Volume 1
(Cinema Purgatorio 1 à 4)
Sur le principe des histoires à suivre, découpées en épisodes de 8 pages, nous retrouvons le début de cinq récits dans ce premier volume:
"Cinema Purgatorio" (Moore/O’Neill): Un inconnu se rend régulièrement au cinéma Purgatorio pour y découvrir des films tous plus étranges les uns que les autres, comme cette escouade de policiers qui intervient pour empêcher un hold-up dans une banque et décide de voler l’argent… Ou encore ce péplum ou les personnages s’interrogent sur le fait qu’ils sont entourés d’une équipe de tournage et que tout leurs accessoires sont en bois peint !!!
"Code Pru" (Ennis/Caceres): On rencontre une équipe d’ambulanciers spécialisée dans les interventions auprès des "monstres" blessés.
"Modded" (Gillen/
Par fredgri, le 26 mai 2017
Notre avis sur CINEMA PURGATORIO VF #1 – Volume 1
Alan Moore a désormais décidé d’arrêter d’écrire des scénarios de BD pour se consacrer complètement aux romans. Toutefois, dans sa besace, il lui reste encore une ou deux idées à concrétiser, comme ce projet de série anthologique ou il est accompagné par quatre autres équipes, tandis qu’il travaille, de son côté, avec son complice de toujours, Kevin O’Neill !
Le résultat est assez bigarré, c’est le moins qu’on puisse dire, mais malgré tout, encore une fois, la partie de Moore sort du lot, de par son audace et sa vision formelle, là ou les autres se contentent de suivre un schéma particulièrement classique dans la forme.
Toutefois, "Cinema Purgatorio" est aussi la partie la plus cryptique du lot… On se demande quel est le propos de Morre, au delà d’explorer le rapport du spectateur aux films qu’il regarde, de s’interroger sur cette illusion qui se déroule devant nous. Qu’il s’agisse d’un film qui ne se déroule absolument pas comme il devrait, de personnages qui s’interrogent sur cette impression de ne pas réellement exister, de n’être que des reflet dans un décor de carton, de ce héros qui se joue de sa capacité à revenir quelques images auparavant pour infléchir sur son histoire, ou encore ce pseudo King Kong qui parle comme s’il était le réalisateur de son propre film…
Bien évidemment, Moore ne se limite pas à la simple histoire telle qu’on la voit se dérouler dans les cases, il nous pousse à nous poser des questions sur le média lui même, à décaler les supports, les réflexions. C’est à la fois très intrigant et d’une pertinence incroyable !
O’Neill rajoutant un expressionnisme très marqué et très efficace !
Dans "Code Pru" Ennis mise aussi, malgré tout, sur une originalité décalée ou les monstres tels que nous les connaissons, les vampires, Frankenstein, un Alien ou encore une momie, sont en fait des créatures mal intégrées qui souffrent de la violence d’une société qui les rejette. Pas forcément d’humour dans ces pages, mais une grande finesse d’écriture tout de même. Ennis s’en tire très bien dans ce récit qui plagie les séries télé de flics sur le terrain, en présentant cette fois un duo d’ambulanciers urbains qui doit parfois composer avec les policiers abrutis qui ne pensent qu’à matraquer…
Beaucoup de potentiel, en tout cas !
Pour "Modded", j’avoue que j’aime bien l’ambiance générale, même si je trouve que le scénario nous donne l’impression d’être écrit par MDJ qui dirige son équipe de rollistes, on a presque l’impression d’entendre rouler les dés. Ce qui rajoute une sorte de second degré au scénario assez étrange, au final ! Par contre, les dessins de Calero sont absolument magnifiques ! Le très gros point fort de ce récit, indéniablement !
En ce qui concerne "A more perfect Union", j’avoue que je suis assez dubitatif ! Certainement, à mes yeux, la partie la plus faible du lot. Les trois premières parties nous présentent les chefs sudistes qui se préparent à l’attaque. C’est verbeux, Brooks insiste sur sa documentation, sur les références qu’il a trouvé, sur les noms des uns et des autres, et finalement oublie un peu de nous emporter dans une histoire qui traîne à démarrer pour finalement n’être qu’un succédané de zombie (sauf qu’ici ce sont des fourmis géantes, mais c’est la seule différence…) sans grand intérêt !
Même le dessin est froid et en retrait tout du long !!!
Avec "The vast" on retrouve l’ultra classique combat entre les hommes et des monstres géants comme on en a vu des centaines dans toutes les productions à base de Kaijus. Mais cela reste très efficacement mené, avec un petit cliffhanger pas mal trouvé qui donne envie de lire la suite !
Malgré tout, encore une fois, tout l’intérêt de cette partie tient surtout dans le dessin d’Andrade qui fourmille de détails, d’expressions, c’est très sympathique !
"Cinema Purgatorio" ne durera si je me souviens bien que douze numéros, ce qui devrait nous faire trois volumes en tout. Et je dois bien admettre que cela reste une très agréable surprise, avec des planches très belles et des idées qui nous interpellent !
De plus, j’aime assez cette idée d’un volume anthologique, en noir et blanc ou les créateurs sont libres de faire ce qu’ils veulent, sans concessions !
Surveillons la suite…
Par FredGri, le 26 mai 2017
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