CIXI DE TROY
Le secret de Cixi

Souvenez-vous : séparée de Lanfeust et après son départ quelque peu bruyant de Xingdu, Cixi avait décidé de regagner Eckmül. Bien plus tard, nous l’avions retrouvée installée aux côtés de Thanos, maîtresse de l’homme le plus puissant de la cité et justicière masquée.
Christophe Arleston poursuit ses révélations sur le mystérieux passé de Cixi et sur ce qui la amenée à devenir cette redresseuse de torts masquée.
L’aventure se poursuit, pimentée d’un zeste de légèreté coquine, de jeux de mots et d’allusions un peu grivoises. La recette fonctionne très bien et le plaisir de lecture est toujours bien présent.
Le personnage de Cixi évolue, le nouveau visage d’Eckmül, mise à sac et ses habitants assassinés, torturés pour le plaisir par la soldatesque éveille en elle un sentiment d’injustice. Son reflet dans un miroir enchanté sera la voix de sa conscience, celui qui dit à voix haute ce qu’elle pense tout bas au plus profond d’elle-même.
Cixi gagne en maturité. Très rapidement, son caractère change, elle ne va pas rester très longtemps la sale gamine capricieuse et irritante qui allumait Lanfeust.
Elle sait que les fêtes, le luxe et l’alcool dans lesquels elle s’étourdissait sont des choses très superficielles face à la réalité à l’extérieur du palais.
Certes, elle utilise ses charmes et son savoir-faire érotique pour rendre Thanos fou de plaisir et devenir ainsi la seule et unique favorite, mais parallèlement à cela elle va prendre un autre visage, masqué, celui de la justicière intrépide qui lutte pour les libertés.
Cela ne se fera pas sans douleurs ni hésitations, mais Cixi va s’affirmer, grandir pour devenir un superbe Zorro au féminin.

Olivier Vatine aime dessiner Cixi, mutine ou affligée, câline ou belliqueuse elle est toujours superbe et l’on comprend que même Thanos ne puisse résister à ses charmes. Si Christophe Arleston apporte de la profondeur au personnage, Olivier Vatine lui donne une plastique généreuse et sensuelle.

Par Olivier, le 20 décembre 2010