Coeur glacé

Il a la quarantaine, marié, deux enfants, un bon job, des amis. Bref tout ce qui semble indispensable à une vie heureuse et épanouie.
Malgré tout, il y a en lui un vide profond, il ressent un détachement de la vie qui l’entraine dans une contemplation et une réflexion désabusée sur le monde, les autres et lui-même.

Par olivier, le 31 août 2014

Notre avis sur Coeur glacé

Il rumine ses pensées, noires, pessimistes, où la mort envahi et phagocyte sa réflexion. Chacun de ses actes, du plus insignifiant de la vie quotidienne au plus marquant dans sa relation aux autres devient gris et terne.
Il avance, travaille, partage une vie sociale, mais la vacuité de l’existence envahi toute sa conscience.
Il a perdu le sens de la vie et s’installe dans une dépression morbide.
Cœur Glacé est un ovni dans cette riche rentrée littéraire où fleurissent les albums. De par son sujet d’abord, difficile et qui parle directement à l’inconscient de chacun.
Gil Dal, par petites touches, comme autant de petits coups d’ongle, égratigne cette société, celle que nous construisons au quotidien avec ses règles, son formatage civil, politique et religieux qui nous englue dans la bienséance et le bienpensant au détriment du libre pensant.

De par son traitement graphique ensuite où Johan De Moor illustre ces 64 pages de réflexion sur la vie, la mort et l’utilité de l’existence en un festival graphique. Mêlant avec audace et créativité dessins, collages, noir et blanc et couleur, il illustre avec brio les pensées subversives de ce personnage anonyme qui traine sa langueur dans une société dont il se détache de plus en plus.
Sous une très belle couverture, c’est un album qui réveille et interpelle que ces deux trublions nous livrent ici, un album qui s’émancipe des contraintes figées, où ellipses et suggestions laissent au lecteur un espace d’interrogations.

Par Olivier, le 31 août 2014

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