COGNAC
Le cimetière des machines à vendanger

Dans le cadre de son reportage sur le Cognac qu’elle réalise sur le territoire Charentais, la journaliste Anna-Fanély Simon poursuit en parallèle son enquête sur la mort tragique de sa grande amie Alice. Aidée par son ami parisien excentrique Connor et à la suite d’un subterfuge monté autour d’un trafic d’eaux-de-vie préphylloxériques en association avec Fernand, un spécialiste du cru, la jeune femme est arrivée à mettre un coup de pied dans la fourmilière et que du coup, les cadavres commencent à tomber. Un matin, la reportrice est réveillée par Xavier, le frère d’Alice, qui la force à le suivre. Déterminé à en finir avec cette histoire, il entraîne la jeune femme dans un entrepôt isolé afin de l’éliminer. Ils y retrouvent Jérôme, complice de Xavier, qui, après une tentative de fuite d’Anna, enferme cette dernière dans un local plein de fûts au préalablement enflammés. Serait-ce la fin de la reportrice et de surcroit celle des investigations autour de l’assassinat d’Alice ?

Par phibes, le 28 février 2017

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Notre avis sur COGNAC #3 – Le cimetière des machines à vendanger

Lors du tome 2, Eric Corbeyran nous a laissé sur une fin plutôt intrigante. Le scénariste revient donc au travers de ce troisième et dernier volet nous replacer dans cette situation qui a tout de même l’avantage de découvrir l’un des instigateurs de l’affaire criminelle sur laquelle Anna la reportrice s’est investie.

Ce tome est donc comme il se doit celui par lequel la vérité est dévoilée. Pour ce faire, tout en continuant à nous faire découvrir ce qui fait la notoriété du divin breuvage cognaçais via la visite des grandes maisons charentaises telles celles de Courvoisier ou le Château de Beaulon, Eric Corbeyran accentue son récit sur sa partie policière. L’on pourra concéder que si celle-ci n’échappe pas à un certain classicisme, elle ne manque pas d’entretenir une intrigue qui a le privilège d’être certes simple mais bien efficace. Les masques tombent donc, générant de fait quelques petites surprises, et dévoilent le dessous d’une affaire de trafic de produits vieux et rares qui a le mérite de mettre subtilement les bienfaits d’une belle région de France reconnu par le monde entier.

Evidemment, la sémillante Anna conserve une belle place dans cette histoire mais se voit tout de même dans ce troisième chapitre, détrônée par un duo bigarré qui fonctionne bien et qui se veut composé par l’original Connor, dont les facultés d’adaptation au terrain en surprendront plus d’un et le revêche spécialiste Fernand. Il n’en demeure pas moins que l’association des trois personnages reste donc plaisante à suivre dans une complémentarité qui se veut profitable à cette aventure.

Dans sa partie graphique, Jean-Luc Brahy reste maître de son coup de crayon qui met en évidence une recherche d’authenticité évidente. Travaillant à partir de nombreux clichés du cru cognaçais, il parvient à donner corps à sa fiction, à l’appui d’un choix d’instantanés qui mettent bien en exergue certaines spécificités viticoles du territoire charentais. Le travail sur les personnages est également agréable dont l’apparence sans surcharge se suffit à elle-même pour camper les caractères. Il va de soi que l’artiste sait aussi jouer dans l’action qu’il restitue dans une énergie bien palpable.

Une fin d’histoire entreprenante qui mêle astucieusement et dans des accents bien prégnants, découverte d’une production de terroir et enquête policière.

Par Phibes, le 28 février 2017

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