COMBAT ORDINAIRE (LE)
Le combat ordinaire
Marco est photographe. Il décide un jour d’arrêter sa thérapie. Il passe voir son frère pour une soirée pétard/console. Il rend visite à ses parents. Il rentre chez lui. Il retrouve son chat Adolf et fait connaissance de ses voisins, un chasseur agressif et un vieux pêcheur paisible. Il pense à sa thérapie. Il rencontre l’amour, la vétérinaire d’Adolf, mais il ne veut pas s’engager. Il est viré de son agence. Son frère passe le voir, et ses angoisses continuent…
Par TITO, le 1 janvier 2001
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Sortie :
-
ISBN :
2205054252
7 avis sur COMBAT ORDINAIRE (LE) #1 – Le combat ordinaire
Après avoir lu les critiques de mes petits camarades de classe (et bien sûr le combat ordinaire : o)), je suis arrivé à cette constatation pas nouvelle du tout si vous avez lu les avis sus-mentionnés : cette BD est d’une richesse incroyable!
Ce que je trouve de vraiment fort, comme le dit M@t, c’est que le récit est à la fois simple (effet accentué par le dessin fluide de Manu Larcenet) et très touchant.
J’ai beaucoup aimé le héros, Marco, parce que c’est un héros "normal". Larcenet aurait pu être un tantinet moralisateur en faisant de Marco un être foncièrement bon, sensible, "Monsieur Zéro défaut qui prend toujours la vie du bon côté".
Mais non, Marco, c’est un mec comme vous (oui, oui, vous aussi les filles) et moi, qui a son caractère, qui peste contre son voisin et à qui il arrive ce truc de merde : plus envie de rien, le blasé absolu.
Je crois qu’en lisant ce petit chef-d’oeuvre, on se rend compte que la vie est d’une richesse infini.
Tout le monde (ou presque) a vu ce joli film "Le cercle des poètes disparus". Je trouve que le concept de Carpe Diem est bien repris dans "Le Combat Ordinaire", mais sans cette dimension un peu naïve du film.
Parce que là, il met en scène des adultes, jeunes certes, mais adultes. Et pour moi, la différence est fondamentale, parce que profiter de la vie quand on est ado, c’est presque "normal", car on est libre des soucis.
Marco, lui, en a plein, et son histoire, ce n’est pas "jouissons du moment présent, les soucis, on en a rien à ficher pour le moment", mais "Affrontons nos problèmes pour vivre mieux".
Je suis un peu en opposition par rapport à ce que dit Marie, car je pense qu’on se découvre soi-même à travers son contact avec les autres. Mais c’est une pinaillerie ;o)
L’essentiel, je crois, c’est – qu’on approuve ou non le comportement de Marco (c’est vrai que, comme lui dit sa belle deuche, "parfois [il] mériterait des baffes") – une chose est certaine : ce magnifique récit amène le lecteur à une profonde réflexion sur lui-même, pour se construire une vie socialement meilleure, être mieux dans sa peau, tout simplement.
La dernière phrase de Marco résume à merveille tout le propos du livre. Je tire mon chapeau bien bas à Manu Larcenet, qui a su, avec des mots simples et vrais, décrire ce qui se cache au fond de nos coeurs (en tout cas du mien). Car il faut un certain courage pour coucher sur du papier autant d’humanité avec autant de justesse dans le propos.
Ne passez pas à côté de ça.
AH! On en est au fond sonore pour lire cette BD? Pour moi, ce serait "The ballad of Sir Frankie Crisp" de George Harrison et "Ca valait la peine" de Coralie Clément ;o)
Par PATATRAK, le 17 juillet 2003
Deux questions se sont posées à moi lorsque j’ai refermé ce livre, les larmes aux yeux (et pas à cause d’un quelconque effet dramatique mais bien grâce à la profonde humanité que je venais de rencontrer) :
1- est-il raisonnable d’en faire la critique tout de suite ? (la réponse est oui)
2- pour quelqu’un qui a une vocation de critique (junior…), ai-je le droit d’employer le terme de chef d’oeuvre ? (la réponse est oui)
Car il faut constater que Larcenet a fait quelque chose d’énorme. Servi par un trait et des ambiances d’une grande maturité, il réalise ce qui est le plus dur dans l’art : toucher le plus profondément possible le plus simplement possible.
Le scénario en lui même est d’une pureté incroyable, mais la ponctuation photographique (des planches constituées de paysages en noir et blanc, à la manière de six feet under ou de certaines séries TV américaines avant-gardistes) donne un souffle inspiré à l’ensemble.
La narration se déroule sur plusieurs mois. Comment expliquer dès lors qu’il ne me semble pas avoir perdu une miette de la vie de Marco ?
Les thèmes abordés le sont avec la simplicité et l’humilité nécessaire : l’intolérance, l’amour, le sens de l’existence, la fraternité, la famille… Tout cela est traité de façon juste et touchante, sans vanité ni fausse pudeur, sur fond d’évènements politiques récents qui ne sont qu’un décor, probablement d’ailleurs le seul élément qui semble parfaitement externe à Marco (et à part une réflexion de la belle soeur de Marco, à l’ensemble du récit). Finalement la toile de fond que constitue les événements du 21 avril 2002, détachée de la narration, ancre le récit dans le réel, tant paradoxalement elle semble extérieure à l’univers de Marco.
« Le combat ordinaire » se retrouve ainsi dans cette question : au regard de cet élément externe sur lequel Marco ne peut rien (il ne s’en soucie même pas), quel est le combat de Marco ? Celui qui l’oppose à un voisin violent et irrascible, dans lequel le rapport de force est à sa défaveur ? Celui qui l’oppose au passé de son ami pêcheur, mais que peut-il contre le passé ? Ou celui qui consiste à ancrer sa vie dans une construction sociale positive ? Et quelle est l’ambition de ce combat ? N’est-ce pas le seul que l’on puisse gagner ?
L’ensemble est bien sûr servi par un humour qui confère au récit une humanité et une vie que je n’avais pas retrouvées depuis longtemps dans la littérature. Me concernant ça remonte à la découverte de Paul Auster…
Chef d’oeuvre donc…
Pour finir avec un conseil musical, je vous suggère La Tordue « Champ Libre » ou dans un autre genre, Saint Germain « Tourist », finalement assez approprié.
Par TITO, le 4 mars 2003
Que dire de plus que Tito et Marie ?!
Cet album est un chef d’oeuvre.
A la fois simple et extremement émouvant, Larcenet sait faire passer de grandes émotions dans son oeuvre, les personnages n’ont parfois plus besoin de mots pour qu’on comprenne parfaitement ce qu’ils ressentent.
Le plus beau, c’est que si vous essayez de raconter l’histoire un peu plus tard à quelqu’un, vous verrez, vous serez encore ému…
A lire et à relire, l’histoire de ce combat ordinaire, celui de la vie…
Par MAT, le 20 mars 2003
Absolument magnifique ! Le combat ordinaire, c’est le récit d’une pause dans la vie d’un homme, une virgule; le moment situé entre la respiration et l’inspiration (celui d’ailleurs qui nécessite parfois l’usage de la Ventoline bien connue des asthmatiques et qu’utilise Georges !). Ce combat, c’est celui que l’on doit tous mener et qui est une course contre la montre car la vie passe, c’est se trouver soi-même avant de pouvoir rencontrer les autres sans rapport de force, en confiance et en amour.
Cette bd raconte un cheminement introspectif et insiste sur le fait que la fuite est une partie de la bagarre…. qui n’a pas fuit dans sa vie ? Bref elle nous parle de nous tous, fermement mais dans un gant de velours car le ton humoristique est très présent ! J’ai eu des éclats de rire surtout avec la scène du pique nique ou d’autres d’ailleurs, c’est tellement comme ça, la vie ! Et puis l’expression des personnages, je ne sais pas vous, mais moi je ne peux pas résister ; -)
Comme Tito, j’aimerai bien une petite bande son pour amplifier l’effet salvateur de cette séance ( lecture ˆ plaisir ˆ confort ˆbien-être…. maximum bamboule sans gros pétards : -) (lisez la bd pour avoir la clé de la charade !) , donc j’écouterai « Un Moucheron » de Thomas Fersen surtout pour le début et la couv , « Il voyage en solitaire » de Gérard Manset et un peu de Merzhin pour le côté bucolique !
Par MARIE, le 9 mars 2003
Tout a été dit, je rajouterai simplement que cette bd marque une époque et c’est une qualité qui lui permettra je l’espère de rester un chef-d’oeuvre reconnu et incontesté de la bd.
Par Kossak, le 25 mars 2004
Pourquoi rajouter ces quelques pâles lignes à tout ce qui a été précédemment dit, me direz-vous? Et bien parce que le combat ordinaire est la seule Bd à m’avoir tiré des larmes…
Ce n’est pas négatif, cela montre à quel point cette Bd nous dévoile, nous, le genre humain je veux dire, tels que nous sommes.
Ce qui arrive au héros pourrait arriver à tout le monde, c’est le reflet de notre vie de tous les jours. "C’a l’air Barbant" pourraient dire certains au vu de cette critique, et je leur répondrais que non.
Manu Larcenet, par delà son oeuvre, mérite à mon sens le titre d’auteur de ces dix dernières années.
Je relirai toujours Le Combat Ordinaire avec la même émotion que la première fois, signe de la puissance émotionelle et artistique de cette Bd.
Bref en un mot, Merci Mr Larcenet!
Par Matt, le 28 avril 2005
Merci, merci et encore merci Manu Larcenet. Humanisme, simplicité, fluidité sont les mots qui me viennent à la bouche. Je n’avais jamais eu le plaisir de lire une BD qui me fasse autant réfléchir sur moi même et mes rapports aux entres sans me proposer une morale arbitraire. Cette BD c’est la vie…
Par Jethrooy, le 9 décembre 2005
Publicité