COMICS JOURNAL (THE)
TCJ 301
Pratiquement un an et demi après le numéro 300 le Comics Journal revient, cette fois sous la forme d’un énorme pavé de plus de 620 pages.
Au sommaire nous pouvons lire une interview de Crumb au sujet de son adaptation de la Genèse, une série d’articles analytiques et critiques sur cette adaptation. D’autres interviews de Sacco, Woodring, Jaffee et Kupperman, des études sur Cerebus, sur Gus Arriola, sur John T. McCutcheon, une analyse des phénomènes qui ont bouleversé la BD depuis les 10 dernières années (une façon de déterminer aussi quelles peuvent avoir été les œuvres importantes qui ont émergé), un article sur les notion de racisme dans les vieux strips notamment ! Et en bonus près de 70 pages de BD sur le personnage de Gerald McBoing Boing…
Par fredgri, le 29 août 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9781606992913
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Notre avis sur COMICS JOURNAL (THE) #301 – TCJ 301
Alors voilà, on l’aura attendu impatiemment celui là, mais ça en valait la peine. Oui, le numéro est très épais et très riche en contenu aussi d’une part tout en permettant aussi des approches différentes dans les critiques.
Ainsi, suivant l’interview de Crumb, le mag ouvre ses pages à ses détracteurs et à ses amateurs. Ils argumentent leur position et réagissent même aux autres propos. Ce procédé permet vraiment d’animer un simili débat, de voir que finalement la critique, même argumentée, n’est pas universelle. On peut ainsi prendre conscience que d’une part l’œuvre est plus complexe qu’elle n’y parait. Le travail d’adaptation et le positionnement de Crumb créent donc la polémique. Ce qui est important, tout de même, c’est de voir comment certaines critiques se construisent sur des à priori, sur des bases un peu discutables. Et je trouve justement que cette porte ouvertes amène le lecteur à affiner son prendre avis. En lisant ces pages j’ai même repris l’album de Crumb pour comparer et me rendre compte par moi même de certaines affirmation.
Ce numéro 301 s’ouvre donc sur près de 180 pages consacrées au maître. C’est très conséquent et surtout c’est passionnant d’un bout à l’autre, sans être à aucun moment pompeux et trop universitaire.
Car le gros intérêt du Comics Journal c’est son accessibilité et ce dernier numéro en est le parfait exemple.
Néanmoins, l’intégralité des pages est pratiquement consacrée à des auteurs indépendants, ce qui permet de faire des découvertes, de revenir sur des pans de l’histoire de la BD oubliés et de se rendre compte qu’il existe encore un espace d’analyse sur cette forme d’Art qui ne se borne pas à décortiquer le dernier épisode de Green Lantern ! On pourrait toutefois reprocher au Comics Journal de n’avoir pas davantage ouvert aussi ses pages à la production mainstream (ce à quoi j’aurais bien envie de dire que beaucoup de choses sont faites dans ce sens partout sur le net, sans pour autant que le TCJ ai besoin d’entrer dans "le courant majoritaire") mais je me dis, pour ma part que c’est important de présenter des travaux moins "people". Bon, ok, Crumb, Sim et Sacco ne sont pas des inconnus, leurs albums sont connus de la critique depuis des lustres, mais j’ai découvert Gus Arriola, par exemple et rien que ça vaut l’achat de ce volume !
Mais je voulais aussi parler des articles comme "The decade in comics" et "Affectionate, Symathetic and completely racist". Ici on est vraiment dans l’essence du Comics Journal tel que je le vois. Un magazine qui propose à la fois un regard plein de recul sur le médium, qui analyse les mouvements divers qui l’anime et qui tient compte des différents contextes.
L’idée qui tient "The decade in comics" est vraiment intéressante, car elle part d’une habitude qui circule depuis longtemps, l’établissement de longues listes "les BD qui ont marqué les 10 dernières années" ou ce genre de chose. mais, plutôt que de suivre cet exemple en alignant des titres dans une liste qui ne pourra évidemment jamais être exhaustive, le rédacteur prend l’idée à rebrousse poil en abordant le sujet sous l’angle des grandes évolutions, permettant ainsi de parler de la mutation du médium, du lectorat, de l’édition, sans entrer dans un débat sur la qualité des œuvres en les confrontant les unes aux autres. C’est vraiment très intelligent.
On a donc un numéro remarquable, avec une nouvelle maquette très aérée et magnifique. Ok, on a attendu, ok, il a fallu assister, impuissant, aux sempiternels retards de publication (la première édition étant été épuisées dans les pré-commandes, Fantagraphics a préféré lancer une deuxième édition, histoire de satisfaire tout le monde en même temps…), mais bon dieu, quel numéro !
La bible des magazines sur la BD ! Très recommandé !
Par FredGri, le 29 août 2011
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