Communistes !

 
C’est une bande dessinée en noir et blanc, mais des insertions de couleur rouge viennent logiquement donner çà-et-là un peu plus de relief à certaines vignettes en soulignant une affiche, un drapeau ou une enseigne. "Logiquement" car bien sûr, le rouge, c’est la couleur de la gauche, du communisme ! Quant au noir et blanc, il est impeccable pour ce récit qui nous renvoie presque cinquante ans dans le passé… à l’époque où le parti communiste pesait encore dans la vie politique française et où l’on ne rougissait pas d’être encarté.

Le communisme, Pascal l’a cela dit "vécu" alors qu’il était gosse. Vous voyez le genre ? Quand les discussions se faisaient trop compliquées, il ne suivait plus. Quand les débats duraient jusqu’à trop tard, il était fatigué. Quand les "camarades" s’affairaient à l’atelier pour préparer telle ou telle chose, il préférait se réfugier dans la lecture de la revue Pif. Mais l’adulte qu’il est devenu a gardé aussi plein de chouettes et heureux souvenirs et c’est avec une pointe de nostalgie et non sans humour qu’il nous en parle dans cette bande dessinée.

Chronique familiale, chronique d’une époque et d’une enfance… Dans l’esprit, on se rapproche d’un Vacances à Saint-Prix : le temps a effacé les mauvaises expériences et seules les bons souvenirs viennent rythmer cette BD. Côté dessin, c’est pareil : le trait est simple, léger, il est en adéquation avec le jeune héros et le regard que le "désormais adulte" (l’auteur Pascal Thivillon) porte sur celui qu’il fut.

Cette bande dessinée parlera plus particulièrement aux "vieux" (ceux de 40 ans et plus, ah ah ah !) puisqu’eux auront traversé cette époque du communisme français plein d’espoir. Elle apprendra aux autres, aux plus jeunes, qu’à l’époque, sans les portables, s’investir était peut-être plus naturel et, que ce soit dans la vie politique, dans le monde associatif ou autre, ça construisait les gens "ensemble" plus facilement…
 

Par Sylvestre, le 22 novembre 2018