COMPLEMENT AFFECTIF
Volume 1

"Mais que préfères-tu ? Moi ou ton travail ?". Lorsque son copain, avec qui elle vit depuis sept ans, lui pose cette question, ce matin-là, c’est le déclic. C’est la petite question qui fait ouvrir les yeux à Minami Fujii sur son quotidien, et qui va la pousser à mettre un terme à la relation qu’elle a avec lui. Une relation qui était devenue une cohabitation plutôt qu’une aventure prometteuse de féériques lendemains.

Minami a 27 ans. C’est une fort jolie jeune fille. Elle va se réfugier dans le travail pour ne pas se morfondre sur sa condition de nouvelle célibataire. Si elle ne le crie pas sur les toits, ses collègues vont vite comprendre qu’elle a quitté son boyfriend et ne tarderont pas à lui poser la question ouvertement. De fil en aiguille, elle va "entrer en contact" différemment avec le monde qu’elle côtoie au quotidien. Jusqu’à faire connaissance avec Ogiwara qui ne lui est pas totalement indifférent…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur COMPLEMENT AFFECTIF #1 – Volume 1

Toutes les jeunes femmes japonaises sont-elles comme Minami Fujii, des boules de nerfs toutes dévouées à leur travail, à leurs projets, aux caprices professionnels de leurs collègues ? Je ne saurais le dire, bien qu’une partie de la réponse se trouve probablement dans ces scènes où l’on voit que même le dimanche, les bureaux sont loin d’être vides.

Nous faisons donc connaissance avec Minami dans ce tome 1 de "Complément affectif". Une prise de contact à 300 à l’heure, au rythme du stress qui devient un moteur, au rythme des conversations croisées au travail qui mettent bien l’accent sur ces moments dont on ne peut sortir qu’avec un mal de tête. Mais on entre aussi dans la vie tourmentée d’une femme qui, en plus de tout cela, a quitté son copain.

"Complément affectif" est "josei" (un manga pour femmes). Malgré ce qui est dépeint de Minami – surtout des problèmes, vu de notre position de lecteur tranquillement installé – on sent bien que Mari Okazaki, la mangaka, va tout de même développer l’histoire de son personnage de manière à faire rêver son lectorat. L’auteure offre effectivement un nouveau départ à Minami, et pour cela, beaucoup de lectrices vont s’accrocher. Pour vivre par procuration cette situation : "redevenir libre" du jour au lendemain. Se retrouver avec de nouveaux choix à faire, mais à un âge où on peut penser qu’on n’abordera pas les choses comme on l’a fait quelques années plus tôt, à l’adolescence.

Derrière une magnifique couverture, cette BD éditée par Delcourt dans la collection Jôhin Deluxe offre un manga aux trais fins et réalistes (la planche visible depuis cette fiche n’est d’ailleurs pas très représentative) tout en se permettant des cases de vision humoristique ou "subjective" au graphisme exprès plus grossier (on savoure ces cases où Minami rêverait d’envoyer des coups de poing à ceux qui l’insupportent !). Cela fait immanquablement penser à ces japanimations où l’action se voit figée brutalement pour mettre l’accent sur un fait. C’est du manga, quoi !

Les personnages sont peu nombreux et assez attachants. Si j’ai eu parfois du mal à suivre, c’est sans doute à cause de la vitesse qui est donnée à l’enchaînement de certaines situations, mais je comprends bien que c’est une astuce nécessaire pour traduire cet environnement oppressant dans lequel Minami se noie.

J’ai bien apprécié cette BD et suis très curieux de voir dans quel sens les choses vont évoluer pour Minami. Bon, je l’avoue, je dois être du genre à m’attacher trop facilement aux jolies jeunes femmes un peu perdues.

Par Sylvestre, le 1 février 2006

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