COMPLOT (LE)
L'histoire secrète des Protocoles de Sion
Début du XXème siècle : un texte "Les protocoles des Sages de Sion" connait un succès avant et pendant la Première guerre mondiale. Ce texte dénonce le "complot Juif". Ce texte sera utilisé par Hitler, le Ku Klux Klan et autres groupuscules d’extrème droite; mais aussi par des pays Arabes et d’autres en Asie.
Ce texte est en fait un "plagiat" : à l’origine, un livre de Maurice Joly en 1864 "Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu"; livre qui dénonçait Napoleon III et sa politique.
Will Eisner nous raconte comment un Russe du nom de Golovonski utilisa ce texte pour écrire un faux complot juif et les retombés que cela a emmené par la suite.
Par berthold, le 1 janvier 2001
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
2246686016
Publicité
2 avis sur COMPLOT (LE) # – L’histoire secrète des Protocoles de Sion
Will Eisner est un des plus grands noms de la bande déssinée mondiale, il a tant apporté à celle-ci
D’ailleurs, l’une des récompenses les plus importantes du 9ème art porte son nom.
Cet auteur né en 1917 et décédé en janvier 2005 a été le créateur du célèbre Danny Colt alias The Spirit.
En 1978, il va être à l’origine du terme "roman graphique" avec "Un pacte avec Dieu".
On ne compte plus les chefs d’oeuvres à son actif.
Il expliquera aussi l’art de la BD dans deux livres : "La bande déssinée, art séquentiel" et "Le récit graphique : narration et bande déssinée".
"Le complot" est son dernier chef d’oeuvre. Une oeuvre qu’il a mis plusieurs années à monter. Une oeuvre difficile.
Son récit dénonce ce faux livre qu’est le "Protocole des Sages de Sion".
C’est mené comme une enquête journalistique. on va d’ailleurs retrouver des extraits du livre de Joly et le plagiat de Govolinski : à lire pour ce donner une idée de ce que cela a produit.
Le récit qu’en fait Eisner est fortement passionant et instructif.
Cela fait réfléchir.
Cela fait aussi froid dans le dos.
Et puis de voir ce qui est à l’origine de ce faux texte, comment il a été récupérer malgré les preuves apportées par la suite pour dénoncer ce faux et qu’aujourd’hui encore il est publié. Cela fait peur.
Je pourrai encore vous parler longtemps de ce roman graphique dont Grasset a publié la traduction en France, mais je crois qu’il vaut mieux que ce soit vous qui le découvriez par vous mêmes et que vous le lisiez et vous en fassiez votre opinion;
D’ailleurs , on devrait le mettre dans le programme scolaire.
Une oeuvre qui permet de prendre conscience sur le danger de certaines idées.
Tout comme le "Maus" de Spiegelman, c’est une oeuvre importante.
Quand à la narration, Will Eisner a utilisé sa techhnique de pages sans cases, de titres qui interviennent dans le récit. Un superbe noir et blanc.
Une narration fluide qui vous prend et ne vous lache plus.
Un chef d’oeuvre qui m’a touché, m’a fait prendre conscience aussi. Une oeuvre dont il ne faut pas passer à côté.
Ce serait dommage.
A lire de toute urgence.
Par BERTHOLD, le 2 janvier 2006
Un an après le décès de Will Eisner, Grasset offre au public une dernière œuvre (il y en aura peut être d’autres d’ailleurs) et quelle œuvre !
Il s’agit de dénoncer l’abus et l’usage de faux dans le but d’anéantir un peuple considéré comme gênant pour diverses raisons et de montrer comment, même, en ayant les preuves de l’illégitimité absolue d’un écrit, il peut continuer d’exister et de servir de base.
Will Eisner démontre par l’exemple, avec forces références, l’immonde manipulation aux funestes fins sans aucuns scrupules.
Qu’est-il de pire dans cette démonstration ? La fabrication d’un faux ou la volonté d’un certain nombre de vouloir lui reconnaître un fond de vérité ? L’ensemble est terrifiant et tellement rabaissant pour l’humanité que ce livre est une vraie punition. Et tant mieux ! Dénoncer l’existence de ce faux est essentiel mais l’empêcher de perdurer serait nécessaire et là, le bas blesse. Après avoir comparé et étudié le texte plagié (celui de Joly donc), Will Eisner, raconte avec sa force narratrice, la diffusion et l’appropriation mondiale des protocoles toujours dans le but d’éradiquer toute une population.
Aujourd’hui, le peuple juif a résisté mais il a souffert et souffre encore de l’antisémitisme et la conclusion de « Le Complot » dit qu’aujourd’hui encore (en 2004) les protocoles se vendent encore en librairie partout dans le monde.
Stupéfiant ! Comment comprendre un tel acharnement et un tel entêtement ? Là encore une réponse du maître américain préconise entre autre, qu’il est nécessaire d’avoir une raison afin de justifier son comportement ou plutôt pour ne plus avoir à le justifier ce qui rend la vie plus confortable !
Le dessin, tellement identifiable, est très expressif, touchant, émouvant dans ses moindres détails. Ceux qui n’ont pas encore franchi le pas vers cet auteur du fait de l’absence de cases par exemple, devraient profiter de ce sujet. Il est humainement engagé comme le sont souvent les récits de Will Eisner et le résultat est solide. Le suspense (car il y en a …) monte en puissance, la lecture se fait plus rapide, le travail d’assimilation aussi.
Magnifique performance, le Complot est une œuvre dénonciatrice majeure qui devrait sans doute rester dans la mémoire du monde mais il peu probable qu’ils détrônent ces protocoles de malheur à moins que le 9ème art se solidarise autour de ce roman et qu’ensemble, uni, le public et son hurlement suffisent à faire entendre l’infâme imposture et influe suffisamment le reste du monde.
Alors, relisons ce livre magistral et très facile d’accès d’un point de vue purement culturel, parlons en, et soyons Sages.
A noter que toutes les références historiques ayant servi à écrire "Le Complot" figurent à la fin de l’ouvrage, laissant ainsi la possibilité de rechercher les documents pour approfondir un travail personnel.
Par MARIE, le 6 janvier 2006