Comtesse

Une jeune femme que l’on pourrait supposer tout juste sortie du couvent vient de se marier. Malheureusement la nuit de noces ne répondra pas à ses attentes. Les autres nuits non plus d’ailleurs et de fantasmes en rêves érotiques, c’est finalement avec le valet qu’elle découvrira les plaisirs de la chair.

Par olivier, le 22 avril 2010

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Notre avis sur Comtesse

Une histoire classique, une jeune comtesse, nouvelle épousée, délaissée par son vieux barbon homosexuel de mari va trouver son épanouissement avec le valet.
Un scénario presque simpliste que l’on pourrait croire tout droit sorti d’un film des éditions Max Dorcel.
Mais, sous une jaquette et un texte de présentation volontairement provocateur, nous trouvons un dessin tout en finesse et légèreté. Un album sans paroles ou chaque planche est une petite merveille d’estampe.
Le style est simple et dépouillé. La Comtesse est une histoire sans paroles, où tout le talent de l’auteur est de nous faire découvrir les sentiments des personnages sans qu’un mot soit prononcé. Que ce soit la colère de la Comtesse lorsqu’au soir de la nuit de noces son mari la renvoie de sa chambre, ou bien sa solitude lorsqu’elle se retrouve seule au château avec les domestiques, l’expressivité du trait suffit à nous transmettre toute l’émotion.
Aude Picault, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, s’est émancipée des contraintes des cases pour faire évoluer ses personnages dans la blancheur de la page, sans limites. Avec des dessins pleine page où les personnages se cherchent, où la tension érotique et l’imagination exacerbée par l’insatisfaction des sens échauffe l’atmosphère, ce ne sont que des silences, des frôlements et des envies.
Volontairement présenté comme pornographique par son éditeur, cet album relève bien plus de la poésie érotique que du graveleux.
Aude nous séduit avec le parcours initiatique de sa comtesse frustrée, dont les songes sensuels finiront par exploser dans un Kamasoutra débridé.

On avait annoncé une année chaude avec la collection Erotix de Delcourt, les éditions Requins Marteau rejoignent la bande avec leur nouvelle collection : BD Cul.
Un concept aux allures volontairement désuet, une accroche parodique mais qui risque de rebuter quelques lecteurs qui pourraient le prendre au premier degré et cela serait fort dommage car si l’accroche est hard, bourrée de clichés frisant l’humour potache a tendance libidineuse, l’album, lui, est tout en délicatesse.

Par Olivier, le 22 avril 2010

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