CONAN LE CIMMERIEN
Le Maraudeur Noir - Edition Noir et Blanc

Version noir et blanc du tome 14, écrit et dessiné pat Jean-Luc Masbou.

Sur une lointaine île, Conan est poursuivi par une troupe de Pictes. Il réussit à se réfugier au sommet d’un étrange monticule et se rend compte que ses poursuivants ne veulent pas se rapprocher, qu’ils ont peur. En explorant un peu l’endroit, il découvre une excavation ou se tient un groupe de pirates mort depuis pas mal de temps, protégeant un trésor, enveloppés dans une sorte de brume empoisonnée.
Un peu plus loin, sur la côte, des pirates se retrouvent et s’affrontent pour déterminer qui d’entre eux possède la carte qui pourra les mener au mystérieux trésor… Alors que la situation empire de plus en plus, Conan apparait et propose de les guider lui-même vers les coffres d’or et de bijoux. Évidemment, il a une idée derrière la tête, et évidemment tout ne va pas vraiment se dérouler comme prévu…

Par fredgri, le 27 août 2023

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Notre avis sur CONAN LE CIMMERIEN #14 bis – Le Maraudeur Noir – Edition Noir et Blanc

Comme à son habitude, Glénat propose, en même temps que la sortie de l’album en couleur, la version noir et blanc qui permet de s’attarder plus longuement sur le dessin pur de Masbou, majoritairement au crayon, débarrassé de « l’habillage » couleur.
Ainsi, on découvre que mine de rien, le crayonné se suffit amplement à lui tout seul, même si les rajouts en couleurs directe ajoutent un charme certain aux planches, qu’ils comblent les vides qui apparaissent du coup plus évident avec cette version.
Néanmoins, ce nouveau regard a aussi l’avantage de mettre en avant la fluidité des scènes et la qualité de la narration de Masbou, surtout dans les pages ou la couleur a peut-être sursaturé les ambiances (comme les discussions autour de la table, éclairées par la cheminée seule)

Un très bel objet pour tous ceux qui aiment à s’arrêter sur les coulisses.

Pour ce qui est de l’album lui-même, on retrouve, à la fin, un copieux dossier de Patrice Louinet qui revient sur la carrière littéraire de Robert E. Howard au moment ou il écrit la nouvelle Le Maraudeur Noir, mais ou il explique aussi l’importance de ce texte qui se voulait plus ambitieux et expérimental. En effet, l’écrivain bousculait les codes du genre et plus particulièrement ceux qui entouraient son personnage fétiche. Ce qui a pu expliquer l’accueil plutôt mitigé des éditeurs qui n’y retrouvaient pas les éléments habituels plus vendeurs.

Ainsi, en adaptant ce texte, Jean-Luc Masbou a l’occasion de davantage développer un récit de pirates qui s’affrontent pour mettre la main sur un énième trésor, Conan apparaissant finalement assez tard et de manière presque secondaire, même s’il a une grande importance dans la seconde moitié de l’album.
On retrouve le plaisir du scénariste qui aime les bons mots, les formules, l’art de s’immerger dans une époque haute en couleur, avec un petit côté mise en scène précisément orchestrée qui fait plaisir, mais il amène aussi un regard décalé sur un univers violent et expéditif.
Et c’est cet aspect presque plus sophistiqué qui surprend au premier abord et qui nous emporte dans une sorte de huis-clôt très prenant, incroyablement bien mené d’un bout à l’autre.

Bien que l’on puisse être étonné de voir Masbou dans un tel registre, il faut bien avouer que l’artiste y est parfaitement à l’aise. Il se réapproprie cette mythologie, ces personnages, avec ce plaisir de l’aventure créatrice décomplexée et assumée.

Plus on avance dans cette collection consacrée aux textes d’Howard autour de Conan, plus on se régale des différentes personnalités qui s’y expriment. Chacun interprétant à leur façon le guerrier et ses exploits. Personnellement j’apprécie plus particulièrement les versions qui ne ne collent pas systématiquement à l’imagerie hollywoodienne à base de gros bill les muscles bandés et veines saillantes.

Un bel album, très conseillé.

Par FredGri, le 27 août 2023

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