CONAN LE CIMMERIEN
Le maraudeur noir

Sur une lointaine île, Conan est poursuivi par une troupe de Pictes. Il réussit à se réfugier au sommet d’un étrange monticule et se rend compte que ses poursuivants ne veulent pas se rapprocher, qu’ils ont peur. En explorant un peu l’endroit, il découvre une excavation ou se tient un groupe de pirates mort depuis pas mal de temps, protégeant un trésor, enveloppés dans une sorte de brume empoisonnée.
Un peu plus loin, sur la côte, des pirates se retrouvent et s’affrontent pour déterminer qui d’entre eux possède la carte qui pourra les mener au mystérieux trésor… Alors que la situation empire de plus en plus, Conan apparait et propose de les guider lui-même vers les coffres d’or et de bijoux. Évidemment, il a une idée derrière la tête, et évidemment tout ne va pas vraiment se dérouler comme prévu…

Par fredgri, le 27 août 2023

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Notre avis sur CONAN LE CIMMERIEN #14 – Le maraudeur noir

En fin d’album, Patrice Louinet revient d’une part sur la carrière littéraire de Robert E. Howard au moment ou il écrit la nouvelle Le Maraudeur Noir, mais il explique aussi l’importance de ce texte qui se voulait plus ambitieux et expérimental. En effet, l’écrivain bousculait les codes du genre et plus particulièrement ceux qui entouraient son personnage fétiche. Ce qui a pu expliquer l’accueil plutôt mitigé des éditeurs qui n’y retrouvaient pas les éléments habituels plus vendeurs.

Ainsi, en adaptant ce texte, Jean-Luc Masbou a l’occasion de davantage développer un récit de pirates qui s’affrontent pour mettre la main sur un énième trésor, Conan apparaissant finalement assez tard et de manière presque secondaire, même s’il a une grande importance dans la seconde moitié de l’album.
On retrouve le plaisir du scénariste qui aime les bons mots, les formules, l’art de s’immerger dans une époque haute en couleur, avec un petit côté mise en scène précisément orchestrée qui fait plaisir, mais il amène aussi un regard décalé sur un univers violent et expéditif.
Et c’est cet aspect presque plus sophistiqué qui surprend au premier abord et qui nous emporte dans une sorte de huis-clôt très prenant, incroyablement bien mené d’un bout à l’autre.

Bien que l’on puisse être étonné de voir Masbou dans un tel registre, il faut bien avouer que l’artiste y est parfaitement à l’aise. Il se réapproprie cette mythologie, ces personnages, avec ce plaisir de l’aventure créatrice décomplexée et assumée.

D’autant que graphiquement, il faut bien reconnaître que c’est une nouvelle fois d’un haut niveau. Il suffit de regarder la couverture, ses couleurs et les expressions pour se rendre compte que Masbou nous livre là une copie sans faute, absolument délectable.

Plus on avance dans cette collection consacrée aux textes d’Howard autour de Conan, plus on se régale des différentes personnalités qui s’y expriment. Chacun interprétant à leur façon le guerrier et ses exploits. Personnellement j’apprécie plus particulièrement les versions qui ne ne collent pas systématiquement à l’imagerie hollywoodienne à base de gros bill les muscles bandés et veines saillantes.

Un bel album, très conseillé.

Par FredGri, le 27 août 2023

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