CONQUETE DE MARS (LA)
Le premier homme sur la Lune
Adolf Hitler rêve d’une ville nouvelle. Il veut faire de Berlin la plus belle cité du Monde et la rebaptiser Germania. Mais la guerre et l’approche des Alliés risquent de réduire en cendres son projet. Il peut toutefois compter sur le savant nazi Wernher Von Braun, père des fusées V2, pour s’engager vers un projet plus délirant encore : envoyer les dirigeants nazis sur Mars et y créer une colonie qui prendra pour nom Germania.
Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la Lune. Il s’apprête à prononcer sa célèbre phrase « C’est un petit pas… » ; mais il est soudain bouche bée devant une découverte inattendue. Devant lui s’étend le drapeau nazi, près du cadavre de ce qui semble avoir été un dignitaire du 3e Reich.
Par legoffe, le 1 janvier 2001
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
2914553900
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Notre avis sur CONQUETE DE MARS (LA) #1 – Le premier homme sur la Lune
Voilà un livre qui s’apparente un peu à un OVNI dans la production graphique actuelle. Et il ne le doit pas qu’à son nom. Gregory Jarry et Otto T. ont autant abusé des livres d’histoires que des bouteilles d’oxygène pour nous pondre cette étonnante « Conquête de Mars ».
Le point de départ du livre est la carrière de Von Braun, un savant allemand renommé, spécialiste des fusées, qui fut à l’origine des terribles V2 qui s’abattirent sur Londres. Son rêve était, bien sûr, la conquête de l’espace et il adhéra sans aucun scrupule au parti Nazi pour obtenir tous les moyens nécessaires à son objectif. À la fin de la guerre, il retournera sans hésitation sa veste en se mettant au service des Américains.
La petite et la grande Histoire, on le sait, manquent souvent de morale. Nos deux auteurs font de cet amer constat un récit sucré salé, mêlant les époques, détournant la réalité historique, voire la transformant. Ils se basent, en effet, sur une très bonne documentation (excepté quelques erreurs mineures) dont ils maîtrisent bien des aspects. Ils jouent aussi, avec un malin plaisir, sur des polémiques comme le fameux « canular du premier homme sur la Lune ». Cette théorie loufoque, et pourtant largement répandue, est très bien exploitée ici et c’est ainsi que l’on croise dans le livre Stanley Kubrick tournant une version d’alunissage pour les USA, au cas où la retransmission serait mauvaise.
Mais alors, me direz-vous, il est ici question des nazis et de la guerre, ou bien de conquête de l’espace en 1969 ? Un peu des deux en fait ! Jarry découpe le récit en trois chapitres, racontés chacun par un personnage sorti tout droit de l’Histoire. Le premier épisode est conté par Von Braun, parlant de son ascension dans le Parti et de ses projets.
Le second chapitre, c’est Michael Collins qui le dévoile. Ce nom vous dit quelque chose ? Il fut désigné comme « la personne la plus solitaire sur et en dehors de la planète ». Il était, en effet, aux commandes du module qui resta en orbite autour de la Lune tandis qu’Armstrong et Aldrin alunissaient. Il devait avoir bien les boules Collins. C’est en tout cas ce que suppose Jarry ! Et il révèle ici une version inattendue de la conquête de la Lune !!!
Quant au troisième chapitre, on le doit à Albert Speer, le célèbre architecte d’Hitler. Il raconte comment il devait préparer Germania sur Mars.
Comme je vous le disais, réalité historique et délires astronomiques se mêlent dans ce petit livre étonnant. Les auteurs dénoncent de la manière la plus déconcertante possible la mégalomanie des hommes, renvoyant l’impossible dans les stratosphères, pourvu que cela nous fasse… rire. Car, malgré la présence de personnages sinistres, c’est bien de l’humour pur et dur que nous servent Jarry et Otto T.
Le procédé est original. Outre le format à l’italienne, la composition du livre est faite de textes courts en haut de page et de dessins humoristiques simplissimes, tant au niveau du trait que de la couleur (rouge, blanc, noir).
Jarry signe les textes et laisse ensuite Otto s’en exprimer avec liberté. Le rapport texte / dessin reste la plupart du temps assez évident, mais c’est bien une vision très personnelle et très décalée que nous offre Otto. La plupart du temps, ça décoiffe ! Les deux compères s’en donnent à cœur joie et si certains gags semblent aussi inaccessibles au grand public que la Lune elle-même, l’ensemble reste très séduisant. Et maintenant qu’ils nous ont fait monter dans ce voyage spatio-temporel pour quitter la réalité historique, il nous tarde d’en découvrir l’épilogue. Alors, les Nazis ont-ils atteint la planète Mars ? Réponse en novembre 2008.
Par Legoffe, le 25 août 2008
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