CONTES D'HOFFMANN (LES)
Le violon de Crémone

Les gens de Pianura n’avaient plus d’yeux que pour leur nouveau voisin, l’extravagant conseiller Krespel qui était devenu le sujet de toutes les conversations. Ils avaient tout d’abord été fascinés par sa maison et par la manière dont elle avait été construite. Ils avaient ensuite été subjugués par la passion que vouait le conseiller à son travail de fabrication de violons. Mais surtout, ils avaient été conquis par la voix extraordinairement délicieuse et envoûtante de sa fille, la belle Antonie, et espéraient fort pouvoir l’écouter encore après qu’ils l’aient découverte…

Pourtant, la seule fois qu’ils l’avaient entendue fut aussi la dernière. Après ça, Antonie fut maintenue recluse par son père, éloignée de tout contact avec l’extérieur, et frappée de l’interdiction de chanter mais aussi d’écouter et de jouer de la musique ! Quel secret pouvait donc cacher son père, le conseiller Krespel, pour retenir sa fille prisonnière ?
 

Par sylvestre, le 11 février 2010

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Notre avis sur CONTES D’HOFFMANN (LES) #1 – Le violon de Crémone

Il y a dans ce conte un zeste de fantastique dont l’exemple le plus frappant est sans conteste la construction de la maison du conseiller Krespel. Il y a aussi un soupçon de techno ou de steam-punk, matérialisé par cette même maison et, en son cœur, par l’atelier de luthier de l’extravagant personnage. Et tout cela conduit à imaginer à l’histoire une fin loin de ce qu’elle est en vérité ; puisque si Antonie est soumise à un traitement hâlé de mystère et de bizarrerie, ce n’est pas pour les raisons qu’on peut penser…

C’est un grand atout de cette œuvre et de cette adaptation : ce fait de tromper sur la forme pour surprendre sur le fond.

On avait découvert le trait de l’auteur Tommy Redolfi avec (entre autres) Viktor, une autre adaptation parue aux éditions La Boîte à Bulles. Dans ces Contes de Hoffman encore, le dessin particulier de l’auteur fait penser dans son rendu, dans ses textures, à un mauvais bois d’où dépasseraient plein d’échardes ! C’est plus manifeste sur les visages des personnages, soit dit en passant, puisqu’ils pourraient être dessinés plus lisses. Mais en prenant du recul, on s’aperçoit que cela crée une sorte de "filtre Pinocchio", de filtre qui donne à tout ce qu’on voit au travers des apparences tortueuses et nervurées rappelant le bois. Et appliqué aux planches de cette BD, ce filtre ajoute un petit quelque chose qui valide que c’est bien à un conte qu’on a affaire : comme si de toutes façons, on ne pouvait pas regarder les choses avec des yeux qui verraient normalement…

Les ambiances de cette bande dessinée sont donc, sinon spécifiques, très en phase avec l’esprit de ce conte au final très touchant. Cet album "Le violon de Crémone" est ainsi un premier pas intéressant (pour les béotiens dont j’avoue faire partie) dans l’univers des contes d’Hoffmann ; premier pas qui sera normalement suivi par d’autres dans cette collection Ex-Libris des éditions Delcourt.
 

Par Sylvestre, le 11 février 2010

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