Contrapunktiques

Compilation qui reprend les deux livres de Caro dans les années 1980 : Tot (Ed. Le Dernier Terrain Vague en 1981) et In vitro (Ed. Hoëbeke en 1987)

Par melville, le 2 juillet 2012

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Notre avis sur Contrapunktiques

A l’instar de Thomas Ott – on pense irrémédiablement à l’auteur allemand en voyant les planches illustrées par la technique de la carte à grattée – la mort est constamment présente dans les courtes nouvelles de Marc Caro. Une mort sordide, certaine, dont l’évidence d’un coup fatal terminant le court récit ne la rend qu’encore plus violente quand le dit couperet s’abat. En couleur ou noir et blanc, les dessins de Caro agressent de leurs contrastes et de leurs traits anguleux les yeux du lecteur. Ils écorchent notre pensée autant que la morphologie des personnages. Dans cette volonté, on peut y voir une filiation avec l’expressionnisme allemand, mais un expressionnisme transposé dans un environnement steampunk post-apocalyptique. Si Ott aime à manier l’ironie, Caro lui est plus franc, plus direct, mais cela n’empêche pas une extrême densité de son propos. Faut-il d’ailleurs voir dans le titre Contrapunktiques un jeu de mot avec le terme contrapuntique relatif au contrepoint (discipline d’écriture musicale classique qui a pour objet la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes).

Pour conclure cette chronique je vous invite, afin de poursuivre la veine de l’humeur couleur pétrole dans laquelle vous plonge la lecture de ce livre, à écouter Comme un Lego d’Alain Bashung dont voici un court extrait : « quelqu’un a inventé ce jeu : terrible, cruel, captivant ».

Par melville, le 2 juillet 2012

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