Convoi

Le style de Jef, on commence à bien connaître, l’artiste enchaine les volumes à un rythme accéléré, avec un sens certain du mouvement, et des personnages très expressifs. De plus, il semble apprécier les albums de genre, allant jusqu’à rejoindre l’équipe de Tiburce Oger pour l’excellent Indians qui sort en novembre…

Nous le retrouvons donc ici, avec son complice de Mezkal, Kevan Stevens, dans une histoire qui met en scène un convoi à travers le no-man’s land qu’est devenue la France. Les deux complices se font visiblement plaisir à nous servir des dialogues à la fois drôles et particulièrement bien trouvés, dans l’esprit d’un Audiard moderne nourri aux bonnes répliques !
Tout l’intérêt de ce one-shot va donc découler de l’efficacité de l’intrigue, de l’énergie qui déborde de chaque planches et de ce sentiment de se retrouver en terrain connu, au milieu de ces multiples personnages aux caractérisations très bien brossées ! On les suit tout au long de ce périple, on les écoute, on sourit, on s’attache à certains d’entre eux, et même si le scénario reste plutôt classique, avec une trame assez téléphonée, on ne peut que tomber sous le charme de ces bras cassés.

J’ai personnellement beaucoup aimé cette virée cauchemardesque à la Mad Max, extrêmement prenante et dessinée avec brio par un artiste au sommet de son art.

Convoi nous offre surtout un vrai moment de BD, grand écran et spectacle assuré.
Une des très bonnes surprises de cette rentrée !

Vivement recommandé !

Par FredGri, le 2 octobre 2022