Copenhague

Au bord du burn-out, Nana Miller saute dans le premier avion pour Copenhague, en quête de dépaysement. Elle a laissé sa fille de 14 ans à Paris, l’avertissant d’un simple mot sur le frigo. L’ado est furieuse et intime à sa mère de rentrer. Celle-ci lui promet de revenir dans quelques jours. Mais c’est sans compter sur la découverte d’un corps sur les rives danoises, près de la capitale. Et pas n’importe quel corps… celui d’une sirène ! 

C’est l’état d’urgence dans le royaume du Danemark. La peine succède à l’incrédulité. Les gens, en attendant de savoir ce qu’il s’est passé, restent – pour la plupart – enfermés chez eux. Les aéroports sont fermés. On a attenté à un symbole du pays, autant qu’à un rêve d’enfants et le pays est isolé du reste du Monde. 

La police semble désemparée, l’enquête piétine. Nana se désespère de voir la situation revenir à la normale. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’un imposant Danois, Thyge, une armoire à glace qui cache un coeur d’enfant. Il anime d’ailleurs une émission radio dédiée à la jeunesse. Il est aussi l’heureux propriétaire d’un caniche rose !

Les deux personnages s’associent pour mener leur propre enquête sur la mort de la sirène…

Par legoffe, le 3 mars 2024

Notre avis sur Copenhague

C’est un polar délirant que nous propose le couple, à la vie comme dans la BD, Pandolfo/Risbjerg. Ils imaginent une capitale européenne quasi confinée suite à la mort d’une sirène, les autorités tentant de comprendre comment cette créature légendaire est apparue puis est morte. Accident ? Meurtre ? Mort naturelle ?

Le peuple danois est d’autant plus hébété qu’il ne peut concevoir la mort d’une légende inscrite dans l’ADN de la capitale. Deux personnages attachants, loin de garder leurs pieds dans le même sabot, vont bousculer cette béatitude. Nana Miller, Parisienne au bord de l’abime, est venue se ressourcer dans de pays qui lui rappelle certains contes de son enfance. Elle va y rencontrer un animateur radio imposant par la taille et enthousiaste et naïf comme un gamin. 

Non seulement il comprend les enfants qui l’appellent durant son émission, mais il a aussi d’autres passions, comme les chiens. Il est membre du Club des Caniches, dont les membres sont tous ses amis et tous un peu déjantés comme lui. Le groupe va aider Nana et Thyge dans leur recherche de la vérité. 

Démarre alors une enquête pleine d’action, faite de course-poursuite à vélo ou à manège, de repas danois décontenançants et de toutous souvent plus futés que les hommes.

Le rythme est soutenu et le lecteur ne s’ennuie pas un instant dans cette aventure récréative et un brin loufoque, où l’on se sent porté par l’énergie de Nana et la fougue de Thyge. C’est un véritable tourbillon, symbolisé aussi par les lignes insaisissables de Risbjerg. Ses dessins, tout en mouvements, ont une incroyable vitalité. Un tonus sans doute décuplé par le plaisir de mettre en scène sa ville natale. 

Cette bande dessinée est une expérience rafraîchissante, une comédie « pur sakkuk » qui vous emportera dans sa fougue du début à la fin sans jamais vous prendre la tête. Il y manquera peut-être juste un peu de fond. Mais faut-il toujours devoir réfléchir ? Sauver du péril des figures de légende, n’est-ce pas déjà une sacrée mission ? 

Par Legoffe, le 3 mars 2024

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