COQ DE COMBAT (RÉÉDITION)
Tome 1

Neuf ans après, les éditions Delcourt offrent à la série Coq de combat un petit rafraîchissement grâce à cette nouvelle édition.
Pour la petite histoire, entre 2007 et 2008, le dessinateur Akio Tanaka et le scénariste Izo Hashimoto rencontrent quelques différends notamment sur une histoire de paternité et de droits d’auteur. La série est ainsi interrompue au Japon au niveau du 25^e volume. Il faudra attendre juillet 2011 pour qu’un compromis soit trouvé. C’est Izo Hashimoto seul qui reprend alors la série, prépubliée depuis dans le magazine Evening de Kōdansha. Les premiers tomes sont alors réédités par Kōdansha en sept volumes entre juin 2011 et septembre 2011.
En France, la série sera arrêtée dès le tome 19, soit en juin 2007. Il faudra alors attendre avril 2012 pour que Delcourt sorte à son tour sa réédition ainsi que le tome 20. Contrairement au Japon, cette réédition française comportera les 19 premiers tomes. Les deux premiers sortent d’ailleurs simultanément.
Nouvelle édition, nouvelle couverture. Pour ce premier opus, elle reprend le portrait du héros Ryô Narushima sur un arrière-plan nettement plus travaillé. Pour le reste, on obtient un résultat de bonne facture avec une impression de qualité, un lexique en fin d’ouvrage sur le vocable usité ainsi qu’un petit dossier très appréciable.

Pour en revenir à l’histoire, je vous invite avant tout à consulter l’excellent avis de Marie sur ce tome lors de sa première édition ici.
Les auteurs nous présente donc Ryô Narushima, adolescent de seize ans faisant parti de l’élite japonaise, attendu dans la plus prestigieuse université du pays, mais surtout, venant d’assassiner ses deux parents avec une rare cruauté et qui se retrouve en centre de détention pour mineurs. Aussitôt, le ton est donné : le récit est sombre, violent, cru, déroutant mais immersif et passionnant. Afin de survivre dans ce milieu carcéral où se déroule les pires atrocités, Ryô va devoir se défendre et retrouver un sens à la vie. La chose n’est pas aisée, mais le karaté va l’y aider.
Au passage, les auteurs en profitent pour pointer du doigt différents problèmes de société et notamment la pression sociale qui en brise plus d’un. Sans prendre vraiment parti, ni proposant une quelconque solution, ils ont au moins le mérite de soulever le problème.

Côté graphique, la qualité est au rendez-vous. Le dessin à la fois réaliste et sombre colle parfaitement au récit et facilite l’immersion la plus totale. Les combats sont très bien rendus et portés par un découpage efficace font preuve d’une fluidité rare. On ne peut qu’être immergé au sein de l’action et de la violence utilisée ici à bon escient sans tomber dans le grossier, le gratuit, ou même cet aspect de défouloir inutile que l’on retrouve malheureusement trop souvent.

Alors, oui, si la série Coq de combat fait preuve d’une violence sans nom, mais pour notre plus grand plaisir et s’avère être un référence dans le genre seinen. Si vous étiez passés à côté de ce titre lors de sa première édition, c’est désormais le moment de découvrir une des références en la matière.

Par boukrou, le 18 août 2012