Coq-sur-mer 1933

Einstein n’est finalement resté que quelques mois en Belgique, le temps d’organiser son exfiltration aux États-unis. C’est une période assez tendue, car les nazis sont sur ses traces, ils réussissent presque à le recapturer. Toutefois, c’est aussi une période ou le savant n’est plus forcément vissé devant son tableau à griffonner en permanence des formules, il reprend gout à l’Art, la musique, la peinture, il se balade, même si autour de lui le monde glisse dans une guerre sans pitié.

C’est cette parenthèse qui est ici mise en scène, sans pour autant oublier le cadre historique, ni les multiples tensions qui occupent le couple Einstein. Le récit se déploie donc lentement, on découvre le déroulement des évènements, quand bien même cela reste très concentré sur le savant, avec tout de même quelques scènes qui reviennent sur son assistant Léo Szilard au moment ou il se fait capturer puis torturer par les SS avant de réussir à s’échapper pour l’Angleterre.

L’intrigue est plutôt bien amenée, assez captivante, elle nous dépeint une époque historique assez rarement mise en avant, avec quelques détails sur les rencontres d’Einstein, sur les enjeux du moments, sur les attentes des allemands, qui espéraient mettre la main sur les secrets scientifiques du prix Nobel. L’écriture est fine et très bien rythmée, tandis que graphiquement Baudoin Deville rend une très belle copie, admirablement mise en couleur par Bérengère Marquebreucq très inspirée !

Un album assez classique qui nous donne une très intéressante leçon d’histoire (appuyée par le dossier final qui devient la marque de fabrique de l’éditeur d’ailleurs !)

Conseillé !

Par FredGri, le 12 novembre 2022